Le Dr Marcel Delcourt, né en 1927 à Luzarches (Val-d’Oise), est décédé mardi 3 mars. Médecin généraliste à Brionne dès 1962, après ses études de médecine à Paris, il se passionne tôt pour les territoires lointains et la médecine humanitaire.
Ancien médecin de la Marine dans le sillage de son service militaire, membre de l’expédition de Suez en 1956, il fut profondément marqué par les refus qu’il essuya de la part d’organismes internationaux en novembre 1970 alors qu’il souhaitait apporter son concours aux victimes des inondations du Bangladesh.
Mariage de « Tonus » et des « biafrais »
Il cherchait à tisser un réseau de médecins prêts à intervenir à l’étranger, lorsque Philippe Bernier, journaliste pour l’hebdomadaire médical « Tonus », dirigé par Raymond Borel, le contacte, selon le récit d’Olivier Weber dans « French doctors : l’épopée des hommes et des femmes qui ont inventé la médecine humanitaire ». Un appel a déjà été publié dans la revue, sous la question : « Sommes-nous des mercenaires ? ». Trois cent vingt professionnels de santé y avaient répondu, notamment les anciens médecins partis au Biafra entre 1968 et 1970, les Dr Jacques Bérès, Max Récamier et Bernard Kouchner.
Le Dr Marcel Delcourt, bien que provincial, est associé aux réflexions parfois tumultueuses de ces médecins et journalistes. Il est nommé Président de la toute nouvelle organisation non gouvernementale Médecins sans frontières (MSF), créée ce 20 décembre 1971 dans les locaux de « Tonus », à Clichy. « C’était un bon premier président. Nous ne partagions pas les mêmes options politiques (il était gaulliste, nous étions gaucho, trotskiste), mais le dialogue a toujours été possible avec lui. Il était intelligent, courtois, il ne cherchait pas à s’imposer, il avait de la prestance », se souvient le Dr Jacques Bérès, joint par le « Quotidien ».
Les tensions politiques finalement l’emportent. Le Dr Delcourt démissionne de MSF en août 1973, mais ne tire pas un trait sur ses activités humanitaires, qu’il poursuit parallèlement à la politique et à son quotidien de médecin de campagne installé à Brionne jusqu’en 1990.
Entre politique et humanitaire
Peu après avoir quitté MSF, il se présente en 1973 aux élections législatives dans l’Eure mais perd contre le candidat centriste. Il n’en devient pas moins conseiller du ministre des affaires étrangères Michel Jobert et s’engage activement au sein du comité central du parti Union des démocrates pour la République avant d’être adhérent au RPR.
Marcel Delcourt entretient des rapports réguliers avec l’étranger. En 1973, il part au Viet-Nam au sein de la mission Missoffe et est à Saigon pour définir les accords avec le Sud-Viêt Nam, avant de s’envoler vers les Comores en 1978 pour enquêter sur la situation humanitaire de l’Archipel. En 1983, il est nommé conseiller spécial auprès du président de la République centrafricaine, puis, en 1995, ambassadeur de la République centrafricaine au nom des Nations unies à Genève.
Comme médecin, il effectue des missions au Cambodge et en Thaïlande. Il se spécialise dans la prise en charge de trois maladies tropicales, le paludisme (dont il sera atteint), la maladie du sommeil (trypanosomiase) et la lèpre.
Habitant à Aclou (Eure, Haute-Normandie) depuis 1976, victime d’un accident vasculaire cérébral en 1999, il est promu officier de la légion d’honneur le 29 septembre 2007.
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