Quelques jours avant l’examen au Parlement - le 10 février à l’Assemblée nationale - de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires », Roselyne Bachelot a réaffirmé l’urgence de réformer le système de santé. « L’hôpital a besoin de moyens, je les lui donne », a lancé la ministre de la Santé à l’occasion de la traditionnelle présentation des vux ministériels à la presse. Après les dramatiques événements de la fin 2008, Roselyne Bachelot a précisé que cette réforme concernerait l’organisation de l’hôpital mais qu’elle préserverait les principes de qualité, de sécurité et d’accès aux soins pour tous. « Il nous faut remédier à la multiplication des structures et au manque de coordination, a-t-elle poursuivi. Nous ne pouvons plus nous permettre, face aux défis de l’avenir, de ne pas optimiser l’utilisation de nos ressources ». La ministre de la Santé a ainsi assuré qu’elle entendait « construire une santé durable ». La modernisation des établissements ira ainsi de pair avec la mutualisation des moyens et une meilleure articulation de l’hôpital avec la médecine de ville et le secteur médico-social.
La taxe dans la loi ?
La démographie médicale et la problématique de l’accès aux soins vont également considérablement peser lors des prochains débats parlementaires autour de la loi HPST. Les syndicats de médecins libéraux et l’Assurance-maladie ne parviennent toujours pas, depuis plusieurs mois, à se mettre d’accord sur ce sujet. Ils peinent à s’entendre sur les termes d’un contrat santé solidarité intergénérationnelle, selon lequel les médecins installés dans les zones surdotées iraient prêter main forte à leurs confrères des zones sous dotées. La question d’une taxe dont devraient s’acquitter les médecins qui se soustrairaient à cette nouvelle obligation, est bien entendue fortement contestée par la profession. Selon nos informations, cette taxe pourrait pourtant être inscrite dans la loi.
Le rapporteur UMP de cette loi, Jean-Michel Rolland, a annoncé la couleur. « Il y a un noyau de parlementaires UMP et de membres de l’opposition qui souhaitent que l’on soit plus coercitif envers les médecins pour assurer leur meilleure répartition sur le territoire, en plus des mesures incitatives prévues dans le projet de loi », a-t-il expliqué. Il faut donc s’attendre à ce que de nombreux amendements soient déposés lors de l’examen de la loi. Quand on lui demande son avis sur cette taxe, la ministre de la Santé est gênée aux entournures. « J’ai demandé aux partenaires conventionnels d’avoir des objectifs ambitieux pour la démographie médicale et je ne me contenterai pas de mesures d’affichage dans ce domaine, souligne-t-elle à l’issue de son discours . J’attends des résultats rapides et crédibles ! » Roselyne Bachelot a par ailleurs assuré que « l’organisation de la démographie médicale sera[it] transformée pour que les patients aient concrètement accès à une permanence des soins ». Jusqu’où ira cette déclaration d’intention ?
Enfin, la ministre de la Santé a réaffirmé son intention d’associer les Français lors des états généraux de la bioéthique. Une réforme d’envergure attendue cette année.
« Je ne doute pas que 2009 sera placée sous le signe de la sérénité et du dialogue », a lancé en conclusion Roselyne Bachelot à destination des journalistes. Sérénité et dialogue : deux qualités dont devra également faire preuve la ministre de la Santé pour faire aboutir les réformes importantes qu’elle va porter.
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