Cinq jours après l’arrivée du typhon Haiyan aux Philippines, l’aide internationale arrive dans l’archipel. Selon le dernier bilan ce mercredi de l’Organisation des Nations Unies (ONU), 11 millions de personnes ont été touchées, soit plus de 10 % de la population du pays. Parmi eux, on recense déjà 673 000 déplacés.
Les Organisations non gouvernementales (ONG) sont avant tout confrontées à la difficulté d’atteindre les zones les plus sinistrées.
L’équipe d’urgence d’Action contre la Faim (ACF) a posé le pied en début de semaine sur la grande Île de Cebu (860 000 habitants), dont la capitale, Cebu City, a peu souffert, à la différence du nord. Jointe sur place, Lucile Grosjean porte-parole d’ACF aux Philippines, raconte au « Quotidien » : « Cebu fait office de plateforme logistique pour tous les frets. Nous y attendons un cargo avec du matériel pour traiter et épurer l’eau, des seaux, des jerricanes, des pastilles de purification, des kits d’hygiène... »
Médecins sans frontières (MSF) fait également état de la quasi-impossibilité, jusqu’à présent, d’accéder aux zones sinistrées. Quelque 100 médecins devraient néanmoins arriver aux Philippines, ainsi que huit avions cargo, contenant près de 330 tonnes de médicaments, matériel médical, abris, kits de première nécessité...
Des îles aux sorts différents
De petites équipes (un logisticien, un ou deux techniciens) d’ACF s’aventurent, via des avions militaires, des bateaux, des hélicoptères, dans les myriades d’Îles philippines pour évaluer les besoins. « C’est très difficile d’avoir une vision exacte de la situation en raison de la multiplicité des Îles », affirme Lucile Grosjean.
L’île de Leyte (1,7 million d’habitants) semble avoir payé le plus fort tribu : l’ONU craint devoir déplorer la mort de 10 000 personnes rien que dans la capitale Tacloban (220 000 habitants avant le typhon). Des cadavres jonchent les rues, les survivants font face à une pénurie d’eau, de nourriture et d’électricité, et aux pillages.
L’Île de Samar, au Nord Est de Leyde, pourrait compter près de 400 défunts, tandis qu’à l’Ouest, au moins 235 personnes ont trouvé la mort sur l’Île de Panay.
Craintes sanitaires
Action contre la Faim se focalise sur la distribution de nourriture et l’accès à l’eau potable. « Des eaux croupies pourraient entraîner des maladies hydriques, le développement de la typhoïde, mais aussi, dans cet environnement malsain, des maladies respiratoires », analyse Lucile Grosjean.
Les structures de soins sont diversement affectées. « À Cebu, les hôpitaux semblent fonctionner normalement. On n’observe pas un afflux considérable venant des autres îles, car les vols commerciaux commencent à peine à se remettre en route », témoigne la porte-parole qui a aussi noté une certaine solidarité entre les Îles, les habitants de Cebu composant des stocks de denrées non périssables à envoyer dans les territoires meurtris.
Selon MSF, la très grande majorité des structures de soins de Tacloban ont été détruites. Une équipe devrait néanmoins fournir dans les prochains jours un appui aux soins prodigués dans l’aéroport de la capitale et dans un hôpital encore ouvert. « De nombreux blessés n’ont toujours pas reçu de soins, explique sur le site de l’association le Dr Natasha Reyes, coordinatrice d’urgence de MSF aux Philippines. Vu le grand nombre de maisons et bâtiments qui se sont écroulés, nous nous attendons à prendre en charge un grand nombre de blessés graves. Même les blessures les moins graves peuvent devenir de sérieux problèmes si elles s’infectent ».
MSF se concentre pour l’instant sur les besoins médicaux les plus urgents, dont la vaccination contre le tétanos.
De nombreuses autres organisations ou institutions sont mobilisées. À titre d’exemple, le programme alimentaire mondial (PAM) organise le transfert de 40 tonnes d’aide alimentaire sous forme de biscuits, l’UNICEF a affrété un avion-cargo avec 60 tonnes de produits, le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) doit envoyer des kits d’urgence, l’Organisation internationale du travail met en place un programme d’aide pour les 3 millions de personnes ayant perdu leur emploi.
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