Face à la montée de la pauvreté en Italie, l’association humanitaire Emergency ouvre des centres sanitaires pour permettre aux Transalpins de se faire soigner gratuitement.
L’Italie a rejoint le groupe des pays pauvres. Du moins selon l’association humanitaire Emergency fondée en 1994 par le médecin italien Gino Strada. Un organisme créé sur le modèle « Médecins sans frontières » et spécialisé dans l’aide médicale aux pays pauvres ou en guerre comme l’Afghanistan. Du moins jusqu’à présent, car face à la montée de la pauvreté en Italie, Emergency a décidé d’ouvrir des centres dans la péninsule et notamment dans le sud frappé de plein fouet par la crise.
Pour preuve, les chiffres publiés récemment par l’ISTAT, l’institut national des statistiques qui fait état de huit millions de pauvres en Italie, soit 13,6 % de la population résidente. Dans son rapport annuel 2012, cet institut dresse un bilan désastreux. En Campanie et en Sicile, 30 % de ménages sont dans une situation de pauvreté contre 25,8 % dans toutes les régions méridionales.
Dépenses de santé en baisse
Dans ce contexte, les familles en difficulté réduisent leurs dépenses sociales, notamment en matière de santé. Toujours selon l’ISTAT, les habitants du sud dépensent en moyenne 51 euros par an contre les 115,90 euros déboursés par les « nordistes ».
L’association Emergency a déjà ouvert deux centres, le premier en 2006 à Palerme (Sicile), l’autre à Marghera à côté de Venise quatre ans plus tard. « À Marghera, 20 % de nos patients sont Italiens », raconte le staff d’Emergency. Au départ, ces deux centres étaient destinés aux immigrés. Mais avec la montée en puissance de la crise et du chômage, de plus en plus d’Italiens se font soigner dans ces centres. Notamment dans le sud. Du coup, Emergency s’apprête à ouvrir un centre ambulatoire à Ponticelli dans la ceinture napolitaine.
« Chaque jour, nous recevons des demandes d’aides. Les critères adoptés pour le projet Italie sont identiques aux protocoles que nous mettons en place à l’étranger », explique le staff du Dr Gino Strada. Un accord a été passé avec la municipalité parthénopéenne en ce qui concerne le terrain. Côté fonds, Gino Strada a organisé un tour de table entre plusieurs associations de bienfaisance. Un dîner sera organisé en fin de semaine par le Rotary Club pour inciter ses membres à signer quelques chèques.
Hausse du ticket modérateur
« L’augmentation du nombre de personnes en difficulté sur le plan sanitaire en Italie est due à la hausse du ticket modérateur, aux problèmes d’accès aux hôpitaux pris d’assaut, aux coupes qui réduisent le nombre de structures et au chômage. La plupart des personnes en difficulté ne se situent pas en dessous du seuil de pauvreté mais cela ne veut pas dire qu’ils peuvent encore se faire soigner », remarque Andrea Belardinelli, coordinateur du projet Italie d’Emergency.
En attendant l’ouverture de l’hôpital de Naples et d’une autre structure en 2014 dans le nord de la péninsule, Emergency expédie des bus sanitaires mobiles sur le terrain. Une opération qui évoque inévitablement un scénario d’après-guerre ou de pays pauvre. Dans ces bus, les visites et les soins sont gratuits pour les Italiens comme pour les immigrés.
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