Le rapporteur public a rejeté ce 5 juin devant le tribunal administratif de Châlons-en-Champagne (Marne) la demande de récusation des experts, censés dresser « le tableau clinique » de Vincent Lambert, déposée par les parents du patient qui dénoncent une expertise « partiale » aux allures de « mascarade ».
« Les arguments invoqués ne me paraissent pas fondés car il n'y a pas de raison sérieuse de douter de l'impartialité » des experts, a déclaré le rapporteur public qui a estimé que les arguments des requérants n'étaient pas « sérieux ».
Les parents et une partie de la famille de Vincent Lambert, opposés à l'arrêt des soins de cet ancien infirmier psychiatrique, hospitalisé au CHU de Reims depuis 2008, avaient saisi le tribunal administratif pour contester la décision de l'hôpital du 9 avril de lancer une quatrième procédure d'arrêt des traitements.
Dans son ordonnance du 20 avril, le tribunal avait exigé qu'un tableau clinique du patient soit réalisé avant de se prononcer sur la validité de l'arrêt – la dernière expertise datant de 2014 – des traitements, et avait pour cela nommé trois médecins.
Mais la demande de récusation des parents a conduit à l'annulation de l'expertise prévue le 26 mai, une preuve de « l'intention dilatoire et de la volonté d'entraver la justice par des arguments procéduriers non recevables », a estimé Me Pierre Desmarais, l'avocat du CHU de Reims.
« Il s'agit là de jouer la montre et de discréditer les experts », a appuyé Me Steven Calot, conseil de François Lambert, neveu de Vincent, favorable à l'arrêt des traitements, comme son épouse et tutrice légale, Rachel Lambert.
Le tribunal administratif rendra son ordonnance mercredi.
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