TROD et Autotests sous le microscope des biologistes

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Publié le 19/02/2018
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trod biologistes

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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

Coordonné par le Pr Joëlle Goudable, un groupe de travail de la société française de biologie clinique (SFBC, qui représente les biologistes hospitaliers et libéraux) va s'attaquer au principal reproche adressé aux TROD et aux autotests : le manque d'informations sur leur fiabilité.

Le rapport qu'ils produiront se veut être le deuxième volet du travail entamé par l'Académie de pharmacie à la demande de la direction générale de la santé (DGS), et publié lundi 12 février. Les académiciens s'étaient concentrés sur la pertinence clinique des autotests et des TROD. Les biologistes vont eux scruter la fiabilité des dispositifs disponibles sur le marché.

« Ce qui nous intéresse, est de savoir si les TROD et les autotests présentent un intérêt pour la santé, et si leur niveau de qualité est comparable à celui des examens faits en laboratoire », explique au « Quotidien », Philippe Chatron, biologiste médicale et membre de la SFBC et de l'Académie de pharmacie. Les investigateurs seront tout particulièrement vigilants envers les dispositifs qui revendiquent des performances et des allégations de santé sur leur boîte ou leur notice. « Certaines affirmations sont à la limite d'exposer les patients à un danger », constate Philippe Chatron.

Données non publiées

Dans un premier temps, le groupe de travail, composé de 8 personnes, (dont un expert en virologie et un membre du Comité français d'accréditation) va entreprendre une étude bibliographique d'environ 3 mois pour comparer les performances des TROD et autotest aux tests de laboratoire. Ce travail ne sera pas possible pour l'ensemble des tests disponibles sur le marché, car « tous ne disposent pas de données publiées », prévient Philippe Chatron.

Les nombreux manques qui demeureront après cette première étape devraient être comblés par le travail qui sera réalisé dans un second temps : une étude menée par les biologistes eux-mêmes, test par test. Pour cette deuxième phase, Philippe Chatron, fait un appel du pied à l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). « Une aide financière de l'agence nous permettrait de réaliser ce travail de façon véritablement indépendante », espère-t-il.

Concernant le panel de tests concernés par cette évaluation, le groupe de travail de la SFBC va s'appuyer sur les conclusions de l'Académie de pharmacie et sectionner les TROD et autotests « les plus utiles pour le patient, affirme Philippe Chatron. Nous n'allons pas commencer par le cholestérol total par exemple, mais plutôt par les tests et TROD des angines à streptocoque A qui permettent de lutter contre l'antibiorésistance par exemple. »


Source : Le Quotidien du médecin: 9641