Afin d'améliorer l'efficacité du dépistage du VIH en France, un programme « Au labo sans ordo » (ALSO) est mené depuis le 1er juillet 2019. Dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire, Santé publique France communique les premières données de ce nouveau dispositif sans ordonnance et sans frais en laboratoire. Les résultats encourageants ont conduit à prolonger l’expérimentation jusqu’à la fin de l’année 2020 compte tenu de la crise du Covid-19.
À Paris, 15 583 tests ALSO ont eu lieu, un chiffre à comparer aux 175 938 tests prescrits sur la même période. Dans les Alpes-Maritimes, il y a eu 4 853 tests ALSO pour 54 082 tests prescrits. La comparaison entre le second semestre 2019 et le second semestre 2018 indique une augmentation nette du volume de tests remboursés par l’Assurance-maladie aux laboratoires.
Par ailleurs les informations recueillies auprès des Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD) n’indiquent pas de déplacement de leurs usagers vers le dispositif ALSO. Les taux de tests ALSO positifs au VIH (3,0 et 2,3 pour 1 000 respectivement à Paris et dans les Alpes-Maritimes) se situent entre ceux des tests prescrits (2,0 et 1,6 pour 1 000) et ceux des CeGIDD (5,7 et 5,4 pour 1 000).
Dans un autre article du même numéro, les auteurs ont analysé les réponses de 3 144 questionnaires pour en extraire le profil type des usagers de ce dispositif. Étaient inclus 295 usagers ALSO, 2 138 personnes avec un test prescrit et 711 usagers des CeGIDD. Par rapport aux tests prescrits, le dispositif ALSO attirait davantage d’hommes hétérosexuels (42 % contre 28 %), bien insérés socialement mais assez éloignés du soin (32 % contre 21 % consultaient moins d'une fois/an), multipartenaires (60 % contre 49 %).
Les CeGIDD, quant à eux, touchaient une population plus jeune (42 % ont moins de 25 ans contre 21 % empruntant un autre parcours de soins) et plus exposée au VIH puisque 24 % étaient HSH (contre 15 % dans les autres groupes). Les auteurs en concluent que le programme ALSO est utilisé par une population distincte que les CeGIDD ou ceux passant par la médecine de ville. Il attire notamment davantage d’hommes hétérosexuels souvent moins touchés par les actions de dépistage.
BEH, 1er décembre 2020.
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