CRISE OBLIGE, la récession économique et la montée du chômage vont peser en 2009 sur les recettes de la Sécurité sociale, qui reposent largement sur les cotisations adossées à la masse salariale. Les prévisions macroéconomiques de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS 2009), déjà révisées en fin d’année, sont maintenant caduques, à en croire les dernières projections de l’ACOSS (la banque de la Sécu). Ainsi, toutes branches confondues (maladie, vieillesse, famille…), le régime général de la Sécurité sociale pourrait accuser un déficit de 15?milliards d’euros si la masse salariale, sur laquelle reposent ses recettes, stagne comme en 1993, au lieu de progresser de +2,75?% (selon les prévisions du gouvernement à la mi-novembre). Et encore, les experts voient dans ce déficit record du régime général une hypothèse basse, puisque le déficit devrait être encore plus aggravé par d’autres facteurs : manque à gagner de recettes sur la CSG appliquée aux revenus financiers en berne, renoncement du gouvernement à augmenter les cotisations vieillesse de 0,3 point au 1er?janvier 2009…
D’ores et déjà, le gouvernement a reporté la résorption des déficits publics à 2014 (au lieu de 2012, date de la fin du quinquennat présidentiel). Un objectif que le premier président de la Cour des Comptes, Philippe Séguin, a jugé aussitôt « très ambitieux également », comme l’était le précédent objectif de 2012, dans un entretien au « Parisien » le 20?décembre dernier…
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