« Seule une loi grand âge peut nous permettre de transformer le système actuel », a martelé ce mercredi Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale du Syndicat national des établissements et résidences privés pour personnes âgées (Synerpa), qui présente à son tour des propositions pour le prochain quinquennat.
Pour le syndicat, cette loi pluriannuelle de programmation doit intervenir en début de quinquennat pour deux raisons : octroyer les crédits nécessaires à moyen et long terme (10 milliards d’euros sur dix ans selon le rapport de Dominique Libault) mais aussi réformer complètement l’organisation et la gouvernance du secteur. À cet égard, les engagements récents de l'exécutif – proposant « plus de transparence, plus de contrôle et des engagements qualité » – « ne peuvent pas rénover ni le système, ni le modèle », observe Florence Arnaiz-Maumé.
Une loi de programmation permettrait aussi de définir noir sur blanc « l’utilisation des 0,15 point de CSG » alimentant la cinquième branche dédiée à l’autonomie (soit 2,4 milliards d'euros dès 2024), poursuit la déléguée générale du Synerpa. Par exemple, la nouvelle promesse d’Emmanuel Macron de recruter 50 000 postes d’infirmiers et d’aides-soignants en Ehpad est-elle liée à cette nouvelle ressource ?
Renforcer l'encadrement des soignants
Une loi grand âge permettrait aussi un « big bang » de l’offre à destination des personnes âgées. Certes, la loi Sécu 2022 prévoit un nouveau modèle de « services autonomie à domicile » et l'évolution des Ehpad en tant que « centre de ressources territoriales », mais il faut aller plus loin, recadre le Synerpa. Il propose notamment de finaliser la réforme de l'aide à domicile et de développer de nouveaux types d’habitat adapté (inclusif, résidences intergénérationnelles, maisons partagées, etc.) tout en médicalisant et ouvrant vers l’extérieur les 7 000 Ehpad.
Autre proposition : un « plan d’urgence Ehpad » centré sur les recrutements de personnels soignants – le secteur ayant des besoins massifs d'emplois pour les établissements mais aussi dans l’aide à domicile. « D'ici à 2030, le secteur du grand âge devra recruter 350 000 personnes », évalue le Synerpa, qui rappelle que le taux d’encadrement en France (0,25 à 0,3 soignant par résident) reste nettement inférieur à la plupart de nos voisins européens (0,47 en Espagne ou en Italie, 0,66 en Suisse, voire davantage dans les pays scandinaves).
Nouveau métier
Le Synerpa milite au passage pour la généralisation du tarif global de soins dans les Ehpad, qui permet de « financer plus de personnels soignants que le tarif partiel ». Il convient aussi d'utiliser le levier de la tarification pour renforcer la présence de personnels soignants de nuit, intégrer dans le forfait soins les kinés, psychomotriciens, ergothérapeutes, hygiénistes ou infirmiers en pratique avancée (IPA) de gériatrie.
Et pour remédier à la pénurie d’aides-soignantes, qui force les Ehpad à recruter des « auxiliaires de vie faisant fonction d’aides-soignants », le Synerpa propose de créer un premier niveau de soins avec le métier d’accompagnants en gérontologie. Par ailleurs, les IPA de gériatrie pourraient « s’intercaler entre les infirmiers, infirmiers coordonnateurs et médecins coordonnateurs qui manquent cruellement sur notre territoire ». C'est finalement la création d'une « véritable filière des métiers du grand âge » que le Synerpa appelle de ses vœux.
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