Après le départ de Nicolas Hulot, Sophie Cluzel est aujourd’hui la seule au gouvernement à avoir fait ses classes dans le monde associatif. Entre l’ex-animateur médiatisé à l’extrême et la « Madame handicap » d’Emmanuel Macron, la comparaison s’arrête là bien sûr. Ils n’ont pas le même degré de notoriété, se distinguent par des spécialités bien différentes et politiquement leur poids n'est pas identique : l’un était ministre d’État, l’autre est secrétaire d’État. Même si l’intéressée insiste sur la dimension interministérielle du « job » qu’elle a accepté auprès du Premier ministre. Reste que l’un et l’autre ont sauté le pas, acceptant de lâcher leurs habits de champion d’une bonne cause pour endosser ceux de décideur. Pas si simple. Hulot en a tiré vite fait les conséquences avec l’épilogue que l’on sait. Et, pour son ex-collègue chargée du handicap, le dilemme reste probablement entier, même si elle s’en défend. Est-on plus productif dans la gouvernance que dans la militance ? C’est la question que se pose tout membre de la société civile qui s’engage en politique. Dans l’interview qu’elle a accordée au « Quotidien », Sophie Cluzel assure conjuguer encore ces deux dimensions. Et de fait, elle revient sur le 4e plan autisme assez unanimement salué par les associations du secteur et qu’elle porte, en tandem avec Claire Compagnon, autre figure du monde associatif à être passée de l’autre côté du miroir. S'agissant de l’intégration des enfants handicapés à l’école qui reste le combat de sa vie, elle insiste sur les pas de géant accomplis, tout en reconnaissant qu’il y a encore du chemin à faire. Mais sur d’autres dossiers comme l’accessibilité des logements et des lieux accueillant du public, elle doit concilier les impatiences d'un secteur qui a lui aussi ses lobbies… avec les arbitrages du gouvernement.
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Publié le 13/09/2018
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Source : Le Quotidien du médecin: 9685
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