Visite sous haute tension pour Olivier Véran en déplacement à Marseille ce vendredi 25 septembre, quelques jours après l'annonce très impopulaire de la fermeture de tous les bars et restaurants de la ville à compter du samedi 26 septembre et pour une durée d'au moins dix jours. Lors d'une conférence de presse organisée dans l'après-midi à l'hôpital de la Timone, le ministre de la Santé a assumé les décisions prises par le gouvernement pour freiner l'épidémie et éviter l'engorgement des établissements de la deuxième ville de France.
« J'ai parfaitement conscience que certaines mesures font débat mais on ne peut pas prendre le risque de tergiverser », a-t-il déclaré. Au même moment, de nombreux restaurateurs marseillais manifestaient devant le tribunal de commerce pour exprimer leur colère. « Ces mesures, elles sont nécessaires, elles sont temporaires mais elles ne sont pas arbitraires », a précisé le locataire de Ségur afin de calmer le jeu.
« On reste ouvert »
— Remy Buisine (@RemyBuisine) September 25, 2020
Les restaurateurs en colère à Marseille avant la fermeture. pic.twitter.com/5Br0feJraO
La veille, plusieurs élus locaux avaient dénoncé l'« affront » que représentait pour eux cette décision et s'inquiétaient des conséquences économiques qu'elles pouvaient avoir pour la cité phocéenne. Le premier adjoint à la mairie de Marseille Benoît Payan (PS) a même réclamé un délai de dix jours avant l'application de ces mesures. Le président de région et médecin Renaud Muselier (LR) a également annoncé vouloir « déposer un recours en référé liberté dès demain contre l'arrêté préfectoral ».
#COVID19 Nous déposerons dès demain un recours en référé-liberté contre l’arrêté préfectoral, avec des restaurateurs et des cafetiers directement touchés par les mesures annoncées.
— Renaud Muselier (@RenaudMuselier) September 24, 2020
Ensemble, nous manifesterons demain matin devant le Tribunal de commerce de Marseille.
Trois semaines difficiles
« La situation reste et demeure inquiétante à Marseille. Quoi qu'il arrive, le nombre d'hospitalisations et de réanimations va augmenter pendant les deux prochaines semaines », a déclaré Olivier Véran. « Un lit sur deux n'est pas disponible pour d'autres malades. On ne veut pas prendre le risque que les Marseillais ne puissent pas avoir droit à des prestations médicales urgentes », justifie-t-il.
Un constat confirmé par le Pr Lionel Velly, anesthésiste-réanimateur à la Timone. « On ne voit pas d'amélioration en réanimation, on a 30 patients par semaine », a-t-il expliqué. Le PU-PH fait état de « moins de 5 % » de lits de réanimation disponibles pour les patients non Covid. « Il va y avoir une situation difficile jusqu’à la première semaine d’octobre. Il y a encore 3 semaines difficiles à vivre devant nous », a pour sa part prévenu le Pr Arnaud Fontanet, épidémiologiste et membre du Conseil scientifique.
« Ma seule inquiétude, c'est de sauver des vies », a poursuivi le ministre avant d'adresser un message rassurant aux commerçants marseillais : « Nous allons soutenir les bars et restaurants comme pour la période du confinement, personne ne restera sur le bord du chemin. »
Pas de surrisque pendant la grossesse, mais un taux d’infertilité élevé pour les femmes médecins
54 % des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles, selon une enquête de l’Ordre
Installation : quand un cabinet éphémère séduit les jeunes praticiens
À l’AP-HM, dans l’attente du procès d’un psychiatre accusé de viols