Gouvernance : le pari des régions en Suède et au Pays basque

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Publié le 10/10/2019
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Et si la gouvernance locale était l'avenir de nos systèmes de santé ? À CHAM, une table ronde a permis de croiser les expériences suédoise et basque en la matière. L'occasion de constater que la France, contrairement à ses voisins européens, conserve un système très centralisé.

Au Pays basque – l'une des 17 régions autonomes d'Espagne – la santé est une prérogative forte. Pour flécher le budget, un plan de santé est élaboré tous les quatre ans au niveau de la région. Selon le Dr Nekane Murga Eizagaechevarria, ministre de la Santé basque, le budget dédié représente 66 % des dépenses totales de la région, soit environ 1 800 euros par habitant et par an. De son autonomie pour percevoir l'impôt, la région tire une vraie liberté dans la définition de sa politique de santé. « Deux euros sur trois que nous percevons sont investis en protection sociale », se félicite la cardiologue

En Suède, l'État central n'est pas responsable de la politique de santé. Cette mission est confiée aux 21 comtés, premier niveau de subdivision du territoire. Dans chacun d'eux, les gouvernements locaux décident des questions de santé.

« C'est cette organisation qui nous a permis depuis 40 ans de structurer nos soins primaires autour des maisons de santé », explique Hans Winberg, secrétaire général du cercle de réflexion universitaire Leading health care foundation. À une échelle encore inférieure, les communes (au nombre de 290 en Suède), sont en charge des questions sociales et du soin aux personnes âgées.

Que reste-t-il alors à l'État central suédois en matière de santé ? « Notre ministre se rend sur les plateaux de télévision et explique comment fonctionne le système », ironise Hans Winberg.

M.D.P.

Source : Le Quotidien du médecin