Alors que François Hollande et Marisol Touraine sont attendus ce mardi à l’hôpital universitaire de Port-au-Prince dans le cadre d’une visite officielle en Haïti, médecins et personnels continuent d’exercer dans des conditions précaires, dans l’attente de la reconstruction du bâtiment, détruit à moitié par le tremblement de terre de 2010.
Des petites salles de consultation partagées par plusieurs praticiens hospitaliers, des services installés dans des containers ou sous tente : cinq ans après le séisme, l’établissement référence de l’île s’efforce de fonctionner au mieux.
Cofinancée par la France et les États-Unis qui ont chacun mobilisé 25 millions de dollars, la reconstruction de l’établissement devrait s’achever au deuxième semestre de 2017. En attendant, la quasi-totalité des services a été délocalisée sur le site voisin de l’ancien hôpital militaire.
« C’est compliqué d’avoir à gérer la même affluence qu’avant le séisme alors que l’espace est nettement plus restreint, déplore le Dr Carine Cléophat, chef du service radiologie. Les urgences pédiatriques fonctionnent sous une grande tente. Une partie du laboratoire est installée dans des containers. L’espace est très loin d’être adéquat. »
Coupures électriques
À ces difficultés logistiques s’ajoute l’absence ponctuelle d’électricité. Les carences en énergie dans le pays sont immenses. L’hôpital de transition ne possède pas de générateur. « De temps à autre, nous avons des coupures, annonce sans ciller le médecin. Nous devons simplement attendre que l’EDH [EDF locale, NDLR] redonne du courant. Et cela peut durer des heures. »
Les difficultés concernent aussi les ressources humaines et le manque criant de praticiens. « Il y a plus de médecins haïtiens qui exercent dans l’État de New York que dans la République d’Haïti », souligne Maurice Fils Mainville, directeur de l’établissement. De fait, la reconstruction de l’hôpital est pour lui une « réelle avancée ».
La semaine dernière, la ministre de la Santé haïtienne Florence Duperval Guillaume, médecin de formation, a rappelé que 93 % des Haïtiens vivent en insécurité sanitaire.
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