L'UNICEF vient de publier les résultats de sa 3e consultation nationale sur la perception que les 6-18 ans ont de leur vie, qu'ils habitent en centre-ville, dans des quartiers périphériques, des quartiers populaires ou des quartiers prioritaires. Cette vaste enquête, conduite entre octobre 2015 et juin 2016 auprès de 21 930 enfants, a été présentée aux 6-18 ans selon un découpage en quatre axes : « J'ai des droits », « Ma vie de tous les jours », « Mon éducation, mes loisirs », « Ma santé ».
Quartiers prioritaires : inégalités et solidarité
Point majeur de la consultation : les enfants et les adolescents des quartiers prioritaires cumulent les inégalités. Les « privations et les difficultés d'intégration engendrent un sentiment de dévalorisation de soi et une perte de confiance en l'avenir », souligne le rapport. Dans les quartiers prioritaires, « plus qu'ailleurs, 54 % des enfants témoignent d'un manque d'accès aux savoirs, 41 % d'un manque d'activités culturelles ou de loisirs, 22 % sont en situation de privation matérielle et 28 % en situation de privation d'accès aux soins ».
Mais le rapport met également en avant que plus de 67 % de ces enfants et adolescents déclarent pouvoir trouver de l'aide en cas de besoin dans leur quartier. Ils sont 71 % à signaler bien s'entendre avec leurs voisins et 44 % être valorisés par leurs amis. Enfin, 67 % d'entre eux rapportent être valorisés par leur mère et 44 % par leur père. « Des chiffres frappants, bien supérieurs à ceux des quartiers défavorisés », souligne le rapport de l'UNICEF.
Souffrance psychologique et prise de risques
En ce qui concerne le volet santé, sur l'ensemble des 6-18 ans interrogés, tous quartiers confondus, il ressort de la consultation que l'équilibre alimentaire semble atteint pour huit à neuf enfants sur 10, selon les questions : 93 % des enfants mangent trois repas par jour, 89 % consomment au moins une fois par jour de la viande ou du poisson et 88 % des fruits et légumes frais tous les jours.
La question de l'accès aux soins est globalement satisfaisante : 92 % des enfants signalent que leurs parents peuvent les emmener chez un médecin s'ils sont malades et 90 % qu'ils peuvent aller aux urgences s'ils tombent ou se blessent. La visite régulière chez le dentiste, par contre, ne concerne que 79 % des répondants.
La souffrance psychologique est un facteur « à surveiller », souligne le rapport : 73 % des enfants ont répondu qu'il leur arrivait d'être tristes ou cafardeux, 48 % de n'avoir plus goût à rien et 61 % de perdre la confiance en eux-mêmes.
Pratiques à risque
Enfin, les adolescents sont particulièrement exposés aux pratiques constituant un risque pour leur santé : 11 % d'entre eux reconnaissent fumer, 15 % consommer de l'alcool et avoir été en situation d'ivresse, 10 % avoir déjà consommé de la drogue et 6 % fumer du cannabis. Ils sont également 30 % à déclarer pouvoir se procurer facilement de l'alcool dans les commerces. Côté prévention, seulement 57 % des adolescents disent avoir été sensibilisés aux dangers de la drogue et 62 % à ceux de la cigarette. Ils ne sont que 51 % à signaler pouvoir se procurer facilement des préservatifs, sans se soucier de la question financière, et 56 % à déclarer qu'ils peuvent obtenir de l'aide et des conseils de la part de professionnels de santé à propos des maladies sexuellement transmissibles dont le VIH/sida. Enfin, 22 % des répondants signalent qu'il leur est déjà arrivé de penser au suicide et 6 % qu'ils ont tenté de se suicider.
D'après le rapport, parmi les différentes privations dont les 6-18 ans se sentent victimes, la privation d'accès aux soins est la première citée pour expliquer le sentiment de non-respect de ses droits dans son quartier ou dans sa ville.
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