L'aide médicale d'État pour les sans-papiers a coûté 1,2 milliard en 2022, selon un rapport

Publié le 17/05/2023

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Le coût « réel » de l'aide médicale d'État (AME), qui permet aux étrangers en situation irrégulière d'accéder aux soins, s'est élevé à 1,2 milliard d'euros en 2022 et « devrait continuer de croître », s'est inquiétée la députée LR Véronique Louwagie, dans un rapport examiné mercredi par l'Assemblée nationale. 

Objet de polémiques récurrentes à droite et à l'extrême droite depuis sa création en 2000, l'AME – qui couvre notamment à 100 % les frais médicaux et hospitaliers des étrangers présents en France depuis au moins trois mois – bénéficiait d'un crédit d'un milliard d'euros pour 2022, selon le budget du gouvernement. 

403 000 personnes

Mais, « en tenant compte des frais de gestion du dispositif et des créances irrécouvrables des hôpitaux laissées par des étrangers en situation irrégulière, le coût réel de l'AME s'élève environ à 1,2 milliard d'euros en 2022. En l'absence de réforme, ce montant devrait continuer de croître dans les prochaines années », a écrit la députée Louwagie dans son rapport sur le coût des soins dispensés aux étrangers en situation irrégulière examiné en commission des finances.

Selon la rapporteure spéciale des crédits de la mission Santé, déjà auteure en 2021 d'un rapport sur l'AME, le nombre de bénéficiaires de cette aide au 30 septembre 2022 s'élevait à 403 144 personnes, en hausse de 5,9 % par rapport à 2021 et de 20,5 % par rapport à 2019.

Recentrer l'AME sur les soins urgents

Fidèle aux critiques historiques de la droite et de l'extrême droite, qui dénoncent une aide générant un appel d'air et qui réclament de limiter son périmètre à l'essentiel, Véronique Louwagie a recommandé dans son rapport d'information de « réformer l'AME » pour « endiguer la hausse du coût des soins » dispensés aux étrangers sans-papiers.

La députée LR a appelé à « recentrer l'AME sur les soins urgents ou, à défaut, redéfinir le panier de soins pour en exclure certains gestes médicaux », ou encore à « exclure les demandeurs d'asile provenant de pays d'origine sûrs de la procédure d'admission au séjour pour soins ».

Pour défendre son budget consacré à l'AME, le gouvernement, lui, assure qu'il « contribue à préserver l'ensemble de la population des risques épidémiologiques et sanitaires ».

(avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr