Le Dr Olivier Véran, grand perdant du remaniement...

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Publié le 17/05/2017
veran

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Crédit photo : S. Toubon

Le verdict est tombé : le Dr Olivier Véran, 37 ans, ne sera pas ministre de la Santé. Du moins, pas dans la première équipe d'Édouard Philippe. Le jeune neurologue du CHU de Grenoble était présenté comme un des grands favoris pour ce maroquin. Il était aussi plébiscité par les lecteurs du « Quotidien ».

Mais le membre le plus influent de la galaxie santé d'Emmanuel Macron pendant la campagne reste sur le quai puisque c'est le Pr Agnès Buzyn, jusqu'alors présidente de la Haute Autorité de santé (HAS), qui hérite de la Santé. « Olivier Véran était sans doute trop marqué Touraine », confie au « Quotidien » un membre du PS. 

L'ancien député PS de l'Isère a en effet été rapporteur du volet prévention de la loi de santé. Pendant trois ans, il a été particulièrement actif au Palais-Bourbon, où il a siégé à la commission des Affaires sociales, au point de devenir rapporteur du budget de la Sécu pour 2015 sur le volet assurance-maladie. Il a également remis plusieurs travaux à la ministre de la Santé dont un rapport en deux volets sur l'évolution des modes de financement des établissements de santé dans lequel il invite à expérimenter des alternatives au tout T2A.

Ces dernières années, le Grenoblois s'est impliqué sur plusieurs sujets médiatisés : le coût exorbitant de l’intérim à l’hôpital (médecins mercenaires) qui a entraîné la création d'un corps de PH remplaçants, l’autorisation du don du sang aux homosexuels ou encore l’ouverture de salles d’injection supervisée qui permettent selon lui « de sauver des vies ». Il avait combattu l’extrême maigreur des mannequins, qui devront désormais fournir un certificat médical attestant qu’elles ne sont pas excessivement minces. Le PH a aussi proposé et obtenu que les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé (ACS) soient exonérés des participations et franchises médicales.

Une planche un peu savonnée ?

Interlocuteur unanimement reconnu des acteurs du secteur (lire notre portrait) pour sa très bonne connaissance des dossiers santé/Sécu et son approche facile, Olivier Véran n'a cependant pas fait la parfaite unanimité au moment crucial du choix.

Le médecin paie peut-être sa trop grande exposition. Ces derniers jours, il avait multiplié les passages sur les plateaux télé, saluer l'élection du nouveau chef de l'État, la personnalité du nouveau Premier ministre ou réaffirmer son envie de participer à la dynamique collective d'En Marche.

Les récentes prises de parole de plusieurs acteurs majeurs du secteur, n'ont pas pesé en sa faveur. Lors de l'ouverture de la Paris Healthcare Week, mardi, le président de la FHF Frédéric Valletoux a demandé à tourner la page du quinquennat Touraine. La Fédération avait été déçue du projet d'un nouveau financement des hôpitaux de jour – sur une proposition du Dr Véran depuis amendée – mettant ses derniers « en péril ».

La FHP (cliniques) a elle réclamé un « renouvellement des pratiques mais aussi des équipes du futur ministre », même si elle a depuis formellement démenti avoir mis son veto à la nomination d'Olivier Véran.

Après une première vie de syndicaliste (il était porte-parole de l'ISNIH lors de la grève nationale des internes de l'automne 2007 contre la remise en cause de la liberté d'installation), le médecin aurait pu devenir ministre. Il essaiera, les 11 et 18 juin, de redevenir député. Après avoir commencé sa campagne sous l'étiquette PS, le Dr Véran fait désormais partie des médecins candidats pour La République en marche ! aux législatives en Isère (1re circonscription).


Source : lequotidiendumedecin.fr