Le recrutement, la formation et la fidélisation des professionnels de santé : priorité des priorités de l'ARS Île-de-France en 2023

Par
Publié le 10/02/2023
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : S.Toubon

L’Île-de-France est le premier désert médical de France, la région qui a « les taux les plus élevés de difficultés d’accès à un médecin traitant », a rappelé ce jeudi Amélie Verdier. La directrice générale de l’ARS Île-de-France présentait à la presse les axes stratégiques  du futur projet régional de santé (PRS) qui sera publié en novembre prochain. Celui-ci définira la feuille de route du territoire francilien pour l’ensemble des acteurs des secteurs sanitaire et médico-social, pour les cinq années à venir.

En attendant, Amélie Verdier a d'ores et déjà fixé trois « priorités de fond » : la périnatalité, la santé mentale, mais aussi et surtout l'attractivité et la fidélisation des métiers de la santé et du médico-social. « Attirer, former et fidéliser les professionnels de santé sera la priorité » du plan, a annoncé Amélie Verdier.

Miser sur les contrats d’allocation d’études (CAE)

Pour l’agence,l'urgence est avant tout de former suffisamment de professionnels pour faire face aux départs. Mais aussi, bien sûr, de fidéliser ceux qui travaillent déjà sur le territoire. Le défi est de taille quand on sait que la région présente une densité inférieure à la moyenne nationale en médecins généralistes, en infirmiers et en sages-femmes. Plus de 62 % de la population francilienne vit en effet dans un territoire très sous-doté en médecins généralistes (ZIP) et près de 38 % dans un territoire sous doté (ZAC).

L'ARS a donc mis en œuvre un certain nombre d’actions en 2022. À l’image des contrats d’allocation d’études (CAE) qui prévoient le versement d’une allocation forfaitaire aux étudiants, en contrepartie d’un engagement d’exercer une profession en tension durant 18 mois, au sein d’établissements franciliens. En 2022, 538 CAE ont été déployés et cofinancés par l’agence, contre 398 en 2021. Enfin, grâce au soutien du Conseil régional, les étudiants peuvent désormais, depuis 2022, « cumuler bourses étudiantes régionales et le CAE », souligne Amélie Verdier.

Soutien des IPA

L’agence se félicite également d’avoir accompagné le projet professionnel des infirmiers souhaitant évoluer vers la pratique avancée (IPA). Au total, une cinquantaine d’IPA ont été formées chaque année, grâce au soutien de l’ARS (1,5 million d’euros en 2021 et 1,7 million en 2022). D'autre part, 57 % des IPA diplômés en Île-de-France ont bénéficié d’une subvention ARS, entre 2019 et 2021.

Pour fidéliser les professionnels, l’ARS a également revu à la hausse les aides à l’installation dans les zones les moins bien dotées. Par exemple, le zonage médecin a été modifié pour identifier les zones les plus en tension (ZIP+). Au total, ce sont 103 ZIP+ qui sont éligibles à un soutien spécifique de l’Agence, pour un montant total estimé à 815 000 euros pour 2023, contre 315 000 euros en 2022.

Appui au logement

L’appui au logement des soignants fait également partie des leviers pour fidéliser les professionnels. « Dès décembre 2021, nous avons été les précurseurs pour dégager des moyens spécifiques pour aider les soignants à se loger », se félicite Amélie Verdier. Et d’expliquer que 1 600 solutions de logements pour les soignants franciliens ont d’ores et déjà été cofinancées dans le cadre du Ségur investissement, ce qui représente une enveloppe de 50 millions. Le dispositif sera d’ailleurs intensifié en 2023, avec l’allocation d’une enveloppe supplémentaire de 25 millions d’euros.

Enfin, l’ARS va travailler avec le Conseil Régional d’Île-de-France pour « maximiser la réussite des étudiants infirmiers dans leurs études, en évitant les abandons ou les échecs en cours d’études ». Il s’agira aussi de faciliter leur insertion professionnelle et de fidéliser les étudiants sur le territoire.

« Nous avons besoin de travailler sur l’ensemble de la chaîne : la formation, la fidélisation des étudiants, etc. Mais aussi de comprendre ce qui se passe dans les instituts de formation », a conclu Amélie Verdier.


Source : lequotidiendumedecin.fr