EN OCTOBRE dernier, le Haut Conseil de la Santé publique a recommandé de poursuivre la vaccination anti-papillomavirus (HPV) dans la population ciblée – sans préférence pour l’un des deux vaccins disponibles – et plaidé pour une généralisation rapide du dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. En France, on est encore loin du taux de couverture vaccinale requis pour une prévention efficace des lésions précancéreuses et cancéreuses du cancer du col : entre 20,3 % et 36 % pour les trois doses contre 80 % ou plus dans des pays qui vaccinent en milieu scolaire comme l’Australie.
« Une des rares limites à la vaccination anti-HPV est la peur des effets secondaires », explique le Pr Rouzier. On dispose pourtant de données de tolérance fiables, avec un recul important. Comme le montre le premier bilan du plan de gestion des risques national et européen (AFSSAPS), auquel sont soumis tous les nouveaux médicaments mis sur le marché depuis 2005, « la balance bénéfice-risques de Cervarix reste favorable ». Les derniers résultats de l’étude PATRICIA (PApilloma TRIal against Cancer In young Adults) confortent également l’efficacité de ce vaccin. Dans la population naïve, « qui ressemble le plus à la cible en France », précise le Pr Rouzier, il entraîne une réduction significative de l’ensemble des lésions cervicales à HPV 16/18, mais également à HPV 31, 33, 45 et 51 (1, 2). Enfin, aucun rappel n’est nécessaire car l’immunogénicité se maintient jusqu’à plus de huit ans (3).
Questions éthiques.
Sur le plan éthique, la vaccination anti-HPV soulève diverses questions concernant notamment le consentement, l’acceptabilité de l’intrusion dans un domaine qui touche à l’intimité, à savoir la sexualité, ainsi que la vulnérabilité différentielle vis-à-vis de l’infection et l’éventualité d’une fausse sécurité avec ses conséquences sur le dépistage par frottis cervico-utérins. À propos de la notion de responsabilité partagée, qu’évoque également le Pr Emmanuel Hirsch (département de recherche en éthique, université Paris-Sud), le Pr Rouzier indique que le risque de transmission des HPV de la femme à l’homme est plus important que l’inverse et que le rapport coût-bénéfice de la vaccination des garçons n’est pas encore prouvé. En revanche, la vaccination des sujets homosexuels mérite d’être discutée en sachant toutefois qu’il est difficile de connaître l’orientation sexuelle future aux âges ciblés. Quoi qu’il en soit, les recommandations officielles doivent permettre de prendre la décision de vacciner ou non les jeunes filles.
Conférence de presse organisée par GlaxoSmithKline avec la participation du Dr Marthe Bonnin (GSK).
(1) Lehtinen M et al. Lancet Oncol 2012 ; 13 : 89-99.
(2) Wheeler CM et al. Lancet Oncol 2012 ; 13 : 100-10.
(3) Roteli Martins et al. ESPID 2010, Nice.
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