Pourquoi je voterai Anne Hidalgo

Publié le 25/03/2022

En plus d’un programme général répondant à mes valeurs de gauche, porté par une femme d’État qui fait preuve d’un courage et d’une détermination forçant l’admiration, la raison majeure qui me pousse à voter pour Anne Hidalgo est son attachement viscéral à l’hôpital public et à l’égalité d’accès à la santé. Elle place les enjeux de santé publique avant les considérations financières, sans les négliger bien sûr. Sa proposition de faire débattre tous les ans, dans les territoires puis au Parlement, des besoins de santé de notre population avant de fixer les budgets me semble la seule crédible pour rétablir notre système de soins.

Dès 2019, le Parti Socialiste, qui a su tirer les leçons du passé, a soutenu activement les médecins engagés dans leurs actions de défense de l’hôpital public, dont celles menées par le Collectif Inter-Hôpitaux (CIH). Les parlementaires socialistes ont réclamé, avant la crise sanitaire et avant le Ségur, un plan d’urgence pour ce secteur en grande souffrance. Ils ont par la suite accompagné le projet de référendum des professionnels visant à attribuer réellement les moyens nécessaires aux soins.

Mettre enfin la prévention à sa juste valeur

La volonté d’Anne Hidalgo est d’en finir avec le modèle de l’hôpital-entreprise, en réintroduisant les médecins dans la gouvernance et en limitant la T2A aux activités programmables et standardisées, avec des dotations annuelles modulables et des financements aux parcours plutôt qu’aux actes. Le programme d’Anne Hidalgo insiste aussi sur l’impérieuse nécessité de mettre, enfin, la prévention à sa juste hauteur, alors que la France commence à décrocher sur des indicateurs majeurs comme l’espérance de vie en bonne santé et le nombre de décès évitables.

Son choix affirmé de faire de la santé mentale et de la psychiatrie la grande cause de son quinquennat est un reflet de sa connaissance de ce secteur en crise et des enjeux sociétaux qu’il porte. Son programme dans ce domaine comporte de nombreuses mesures fortes comme le doublement des budgets de la pédopsychiatrie et la création de 5 000 postes de psychologues dans les centres médico-psychologiques. Il annonce des objectifs ambitieux et concrets telle que la réduction de 20 % du nombre de suicides en 5 ans.

Pour la médecine de ville et les soins de proximité, Anne Hidalgo souhaite augmenter le nombre d’assistants médicaux et renforcer le rôle des CPTS en les imposant comme des partenaires incontournables des collectivités locales et des établissements de santé. À ce titre, sa vision de positionner les départements dans un rôle pivot en matière de santé me semble excellente et de nature à améliorer l’offre et la coordination des soins.

Pr Antoine Pelissolo, Psychiatre, Chef de service au CHU Henri Mondor à Créteil

Source : Le Quotidien du médecin