À CET ÂGE, la vaccination est essentiellement égoïste en ce sens que l’on cherche à protéger la personne âgée en priorité… Si elle est en bonne santé et peut voyager, elle doit être vaccinée contre la diphtérie (qui sévit encore dans les pays de l’ex-URSS) ou l’hépatite B (les pays du Maghreb), à l’image des voyageurs plus jeunes. Si elle jardine, un rappel antitétanique est recommandé : les cas de tétanos sont rares en France, mais concernent tous des personnes âgées, et l’issue est souvent incertaine… Elle peut être encore vaccinée contre la coqueluche, à dose réduite, si elle garde ses petits, voire arrière petits-enfants (stratégie du cocooning), à raison d’une dose de vaccin quadrivalent dTcaPolio tous les dix ans (la vaccination contre la coqueluche étant donc faite à l’occasion du rappel recommandé de vaccin combiné tétanique, polio et diphtérique ou au moins à 2 ans de distance de ce rappel). Et ce, sans limite d’âge. En l’état actuel des connaissances, notamment sur la durée de protection et la tolérance de doses répétées, le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) dans le BEH du 10 avril 2012/n°14-15 précise qu’il n’y a pas lieu d’administrer plus d’une dose de ce vaccin quadrivalent chez l’adulte.
Grippe.
Autre recommandation vaccinale, liée à l’âge cette fois, la vaccination contre la grippe, qui devrait être pratiquée chaque année pour les personnes âgées de 65 ans et plus. Elle est d’ailleurs dans cette tranche d’âge intégralement prise en charge, indépendamment de l’état de santé. Elle est naturellement a fortiori indiquée quand ces personnes de plus de 65 ans souffrent d’affections broncho-pulmonaires chroniques (asthme et BPCO), d’insuffisances respiratoires chroniques obstructives ou restrictives quelle que soit la cause, d’insuffisance cardiaque grave, de valvulopathie grave, de troubles du rythme graves, de maladie des coronaires, d’antécédent d’AVC, de diabète de type 1 ou 2, si elles séjournent dans un établissement médico-social d’hébergement.
Enfin, le vaccin anti-pneumococcique polyosidique 23-valent doit être systématiquement proposé à ceux qui présentent une pathologie les exposant à un risque élevé d’infections invasives à pneumocoques (IIP) : antécédents d’infection pulmonaire ou invasive à pneumocoques, insuffisance cardiaque et/ou respiratoire surtout, et plus rarement, syndrome néphrotique ou hématopathie chronique, asplénie fonctionnelle ou splénectomie. En l’état actuel des avis du HCSP qui doit réévaluer l’utilité d’une revaccination, une dose suffit.
Un cas particulier, les insuffisants rénaux chroniques dialysés, qui doivent être vaccinés contre l’hépatite B selon un schéma préférentiel en 3 injections (0, 1, 6 mois par exemple), et un rappel systématique recommandé dès que le taux d’anticorps, mesuré chaque année, descend au-dessous du seuil protecteur.
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