Un centre de recherche pour la nutrition, à Lyon

Le CENS affirme son ambition européenne

Publié le 23/05/2012
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› DE NOTRE CORRESPONDANT

Ce projet de nouvelle structure de recherche était en préfiguration depuis 2010, grâce aux liens unissant le Centre Rhône-Alpes de recherche en nutrition humaine et les dirigeants de la fondation lyonnaise Bullukian. Dès la fin des travaux en 2015, les équipes de recherche en nutrition du CENS seront abritées dans un bâtiment dédié de 6 000 m2 au sein de l’hôpital Lyon-Sud, à proximité de l’actuel service d’endocrinologie. Elles voisineront avec l’Institut européen du Lymphome (ELI), dirigé par le Pr Bertrand Coiffier. Le coût du bâtiment, pris en charge par les collectivités publiques, sera de l’ordre de 12 millions.

L’ambition du CENS, telle que la définit son promoteur principal, le Pr Martine Laville, ne manque pas d’envergure : devenir à terme, grâce à une alliance intelligente et fructueuse entre le public et le privé, l’un des premiers centres européens de recherche en nutrition, par le regroupement de « toutes les principales expertises » permettant d’améliorer les synergies « entre recherche cognitive, comportementale et clinique ». Dotée d’un comité scientifique international et d’un comité local qui veilleront aux règles de fonctionnement et garantiront son éthique, l’association porteuse du CENS réunit d’ores et déjà les équipes de recherche académique (le Centre de recherche en nutrition humaine), une fondation (la fondation Napoléon Bullukian), et plusieurs industriels (Institut Mérieux, Institut Paul Bocuse, laboratoire CarMen, Nutrisens, Roquette, et groupe SEB). Elle ne s’interdit aucun partenariat futur, et s’avoue prête à travailler aussi bien avec les clusters européens qu’avec les acteurs industriels de l’agroalimentaire, de la pharmacie, des biotechnologies, voire de la banque et de l’assurance, cette collaboration avec le privé lui assurant des fonds que la recherche publique rechigne à lui accorder. Inscrit dans une région et une ville « où tous les acteurs, de toutes les disciplines, qui se connaissent et s’estiment, travaillent déjà en réseau », le CENS pourra jouer aussi « le rôle d’incubateur, en soutenant au long cours des projets de recherche qui sans lui n’auraient pas les moyens d’exister », estime le Pr Laville.

 GÉRARD CLAVAY

Source : Le Quotidien du Médecin: 9130