LA RÉUNION qui s’est déroulée à huis clos les 16 et 17 février derniers est la première d’une série d’au moins deux consultations organisée par l’OMS pour examiner les questions soulevées par les résultats des études menées par les équipes du Pr Ron Fouchier au Pays-Bas et du Dr Yoshihiro Kawaoka aux États-Unis qui avaient montré que certaines mutations étaient susceptibles d’accroître la transmissibilité du virus d’un mammifère à l’autre et, potentiellement, d’un homme à un autre. Les experts devaient « parvenir à un consensus sur des mesures pratiques ad hoc qui permettent de résoudre les problèmes les plus urgents, ayant trait en particulier à l’accès aux résultats de ces recherches et à leur diffusion ».
Étaient présents lors de cette réunion, outre le Pr Didier Houssin, le Dr Anthony Fauci du National institute of Health (NIH), le Dr Paul Keim du National Science advisory board for biosecurity (NSABB), la première institution à avoir alerté sur l’utilisation à des fins de bioterrorisme des données, mais aussi les auteurs principaux des études et les rédacteurs en chef de « Science » et de « Nature », les deux revues qui devaient publier les résultats. À l’issue des discussions, les experts s’accordent à dire que les recherches devaient se poursuivre.
Consensus.
« Étant donné le taux de mortalité élevé de ce virus (60 % des personnes infectées sont décédées), tous les participants ont souligné ... la nécessité de recherches supplémentaires pour mieux connaître le virus », a indiqué le Dr Keiji Fukuda de l’OMS. Ce d’autant que les résultats aujourd’hui en discussion « ont clairement montré que le virus H5N1 avait potentiellement la capacité de se transmettre plus facilement d’un individu à un autre ».
La réunion a permis également de dégager un autre consensus : « Une publication même retardée de toutes les données apporterait, du point de vue de la santé publique, plus de bénéfices qu’une publication partielle décidée dans l’urgence ». Les deux publications continuent donc à être suspendues en attendant une nouvelle évaluation des aspects biosécuritaires lors d’une prochaine réunion dont la date n’a pas été fixée.
« Il a été conclu qu’il devait y avoir à nouveau des vérifications des conditions de sécurité des laboratoires », a commenté le Pr Didier Houssin, précisant qu’il fallait notamment prendre en compte la sécurité des chercheurs et évaluer la sécurité des recherches « face à des actes de malveillance ». Le Pr Ron Fouchier du laboratoire au centre médical universitaire Erasmus de Rotterdam (Pays-Bas) qui avec le Dr Yoshihiro Kawaoka ont annoncé le 20 janvier qu’ils cessaient leurs recherches pendant 60 jours s’est dit « assez satisfait » qu’un « consensus » ait pu être atteint.
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