La remise du prix Galien 2011

Plaidoyer pour la recherche française

Publié le 30/05/2011
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Crédit photo : S. CARAMBIA/LE QUOTIDIEN

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Crédit photo : S. CARAMBIA/LE QUOTIDIEN

« NOUS AVONS aujourd’hui un très bel échantillon de ce qui fait la réputation de l’industrie pharmaceutique et de ses chercheurs : des produits sophistiqués de haute technologie contre des maladies graves, et/ou rares, j’en suis personnellement très fier », a déclaré Gérard Kouchner en félicitant les lauréats du prix Galien. Une récompense opportune alors que l’industrie pharmaceutique vient de traverser des temps difficiles : « Un certain nombre de professions qui sont l’honneur de notre pays, industriels, chercheurs, médecins, journalistes, ont été mises en cause. Elles ont fait l’objet d’attaques diverses, parfois justifiées, souvent injustes », a souligné le médecin infectiologue et directeur du « Quotidien ».

Les trois produits récompensés lors de la 42e édition du Prix Galien représentent en effet des innovations thérapeutiques cruciales. « Durant cette année, avec notre vice-présidente, le Pr Monique Adolphe, nous nous sommes constamment focalisés sur l’intérêt thérapeutique des médicaments, c’est-à-dire l’intérêt pour le malade », a précisé le Pr Charles Caulin, président du jury.

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Lauréat dans la catégorie « Médicaments réservés en thérapeutique hospitalière », le tocilizumab (RoActemra) est la première des biothérapies récompensées par le prix Galien, en raison de son approche thérapeutique innovante pour les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. Elle est le fruit de la collaboration entre le laboratoire japonais Chugai et le français Roche, qui a développé les différentes études nécessaires à l’octroi de l’AMM en Europe, obtenue en janvier 2009 avant mise sur le marché en décembre 2009. « Ce prix est la reconnaissance de notre engagement total et constant dans la recherche de thérapeutiques innovantes, et également du partenariat entre Roche et Chugai : quand on connaît la sévérité de cette maladie, c’est un espoir supplémentaire pour les patients », a souligné Alain Clergeot, président de Chugai Pharma France, qui a par ailleurs dédié cette récompense à ses collègues japonais. « Il y a des enfants qui ne peuvent pas vivre au quotidien avec leurs amis, grâce à ce médicament on leur apporte une solution », a complété Sophie Kornowski-Bonnet, présidente de Roche France.

Le Clottafact, premier fibrinogène humain à obtenir son AMM en France, a remporté le prix des médicaments destiné aux maladies rares. « Cela montre qu’un laboratoire de taille modeste, français de surcroît, et public, est innovant », s’est félicité Christian Béchon, directeur de LFB.

Enfin, l’Ixiaro, premier vaccin contre l’encéphalite japonaise, disponible uniquement dans les centres de vaccination internationale, a été récompensé, alors qu’il n’entrait pas dans les catégories classiques du règlement du prix Galien. « Aucun traitement n’existe actuellement contre cette maladie méconnue et imprévisible qui s’étend au Sud-Est du monde. La vaccination est la meilleure protection, et c’est le résultat de dix ans d’efforts soutenus, grâce à une étroite collaboration entre le secteur privé et public », a expliqué le directeur de Novartis Vaccines, Fakhredine Shadman, dans son discours de remerciement.

Reconnaissance.

La secrétaire d’État chargée de la Santé Nora Berra a salué « 3 innovations thérapeutiques majeures », « fruits d’une recherche de haut niveau associant le secteur public et privé, qui doit encourager le décloisonnement : si la recherche peut avoir un point de départ français, elle s’inscrit dans une démarche globale, transversale et de fait internationale, pour accéder plus vite à l’innovation et aux soins ».

Présente pour la cinquième fois, Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a pour sa part loué un prix « utile et nécessaire à une époque où le progrès scientifique est parfois remis en cause : c’est une juste reconnaissance ». La ministre a salué une « industrie pharmaceutique particulièrement dynamique qui fait de notre pays le premier producteur européen et le 3e exportateur mondial de médicaments ».

Valérie Pécresse a tenu à rappeler « l’importance qu’il y a à soutenir la recherche partenariale : toutes les forces doivent se mobiliser, qu’elles soient publiques ou privés, scientifiques et industrielles ». Et « cette culture partenariale, qui définit la recherche médicale et pharmaceutique, le gouvernement vient de lui donner une grande impulsion », a-t-elle ajouté, en évoquant les 22 milliards d’euros que le plan d’investissements d’avenir consacre à la recherche, à l’innovation et à l’approfondissement de l’enseignement supérieur. « Dans ces 22 milliards d’euros, une large part ira à la recherche médicale et financera les projets les plus ambitieux sur le plan scientifique, mais aussi les plus fédérateurs, les plus ouverts au monde économique et industriel. Ce sont des perspectives immenses qui s’ouvrent désormais non seulement à la recherche académique, mais aussi à l’industrie pharmaceutique, qui aura tout à gagner à se rapprocher davantage encore de nos établissements », a conclu la ministre.

* « Le Quotidien » du 26 mai présente en détail les deux médicaments et le vaccin primés.

 

 

 

 

 

> COLINE GARRÉ

Source : Le Quotidien du Médecin: 8973