Sclérose en plaques : moins de symptômes avec une alimentation saine

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Publié le 07/12/2017
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Crédit photo : PHANIE

Une alimentation riche en fruits, en légumes et en céréales complètes est associée à un meilleur contrôle de la maladie dans la sclérose en plaques (SEP), révèle une étude publiée dans « Neurology ».

Cette étude est une des premières à apporter des éléments de réponse à une interrogation importante pour les patients. « Les personnes ayant une SEP demandent souvent s'ils peuvent faire quelque chose pour retarder ou éviter l'incapacité, explique le Dr Kathryn Fitzgerald, de la faculté de médecine Johns Hopkins et auteur principale, et beaucoup veulent savoir si leur alimentation peut jouer un rôle, mais il y a eu très peu d'études pour l'évaluer ».

Inciter à faire attention à son alimentation

Cette étude peut être un levier pour promouvoir une alimentation saine mais avec tact et mesure car le design de l'étude ne permet néanmoins pas de déterminer « si un mode de vie sain réduit les symptômes de SEP ou si le fait d'avoir des symptômes sévères rend plus difficile aux patients de s'investir dans un mode de vie sain », souligne la neurologue de Baltimore.

Pour ce travail, l'équipe a analysé les questionnaires complétés par 6 989 sujets ayant une SEP dans le cadre du registre américain NARCOMS (North American Research Committee). Un régime alimentaire équilibré était défini par beaucoup de fruits, légumes et céréales complètes et peu de produits sucrés (desserts, boissons) et de viande rouge et de charcuteries. Les patients étaient répartis en 5 groupes.

Dans les questionnaires, les patients devaient également renseigner l'existence d'une poussée ou d'une aggravation progressive des symptômes dans les 6 derniers mois, mais aussi leur niveau d'incapacité et de sévérité de certains symptômes (fatigue, mobilité douleurs, dépression). D'autres déterminants du mode de vie ont été recueillis tels que le poids, l'activité physique régulière, ne pas fumer, régime alimentaire.

Par rapport au groupe à l'alimentation la moins saine, les sujets à l'alimentation la plus équilibrée avaient un risque diminué de 20 % à la fois d'avoir une incapacité grave mais aussi d'avoir une dépression. Les résultats étaient retrouvés après ajustement sur l'âge ou l'ancienneté de la SEP.

Moins de dépression, d'asthénie et de douleurs

La consommation de céréales complètes était de 1,7 portion/jour dans le groupe à la meilleure alimentation et de 0,3 dans le groupe à la moins bonne. De la même façon, la consommation de fruits, légumes et légumineuses était de 3,3 portions/jour contre 1,7.

Globalement, les scientifiques montrent que les sujets avec une bonne hygiène de vie avaient, par rapport aux autres, un risque diminué de 50 % d'avoir une dépression, de 30 % d'avoir une asthénie sévère et de plus de 40 % d'avoir des douleurs.

De plus, les chercheurs montrent que globalement le fait de suivre ou d'avoir suivi un régime alimentaire particulier est associé à une petite diminution du risque d'incapacité. Ce pouvait être des régimes amaigrissants, mais aussi le régime paléo ou paléolithique, ce régime excluant les féculents, le sucre et produits sucés, les produits laitiers, les tubercules et les boissons gazeuses, ou encore le régime Wahls, dérivé du régime paléo et popularisé dans les maladies auto-immunes par une patiente atteinte de SEP.  


Source : lequotidiendumedecin.fr