« J’avais hésité entre médecine et architecture, car étant jeune, j’aimais dessiner. » Aujourd’hui, Jean-Christophe Rufin écrit, la nuit principalement. Est-ce à dire qu’il est « écrivain » ? Non, « raconteur d’histoires », se plaît-il à corriger.
Décrire la vie des personnages, transcrire les remous émotionnels et les enjeux relationnels, c’est en ces points qu’il jouit de l’écriture et y excelle. Exprimant par là un humanisme illimité, qu’il transcende aussi bien par les mots que par les images. La peinture ? Il n’en pipe pas mot pendant l’entretien. C’est l’une de ses filles, Gabrielle, qui nous révèle cet autre intérêt. « Il passe beaucoup de temps à peindre. Des portraits de la famille, des personnes décédées notamment », rapporte-t-elle. « C’est son défouloir », se permet-elle d’ajouter, tout en laissant entière la part de mystère qui entoure la créativité de son père. « Il est dans sa bulle, on dirait qu’il y a toujours quelque chose qui trotte dans sa tête. » C’est dans sa « cabane » que son mystérieux monde interne a élu domicile, sorte de mezzanine isolée surplombant le chalet familial (situé en Haute-Savoie), construite pour la cause. « Je l’appelle la tour de l’artiste », évoque fièrement sa fille. Car c’est avant tout comme un artiste que celle-ci considère son père, plus que comme un médecin. Elle s’explique : « Je ne l’ai jamais connu comme médecin donc j’ai du mal à l’imaginer pratiquer. Je le vois plutôt comme quelqu’un qui gambade de profession en profession. » Cependant, se souvient-elle, lorsque les inscriptions scolaires requéraient la profession des parents, c’était bien en médecin que son père se positionnait. Père de trois enfants – un fils de sa première femme et deux filles de sa seconde épouse – Jean-Christophe Rufin semble avoir transmis sa fibre créative à sa progéniture. « Il a été très encourageant sur le plan du développement personnel, laissant de la place à ce que nous pouvions devenir au-delà de notre choix professionnel », confie sa fille Gabrielle. Suivant de biais les pas de son père, elle a opté, à l’instar de son frère, pour le cinéma. « Si j’avais voulu écrire, je crois que je n’aurais pas pu. À bien y regarder, j’ai choisi le médium que mon père n’avait pas encore essayé », analyse-t-elle. Pas encore. Jamais rassasié, Rufin amorce aujourd’hui ses premiers pas dans l’audiovisuel. Parmi ces projets : la co-scénarisation de l’adaptation cinématographique du roman « Le collier rouge » – publié chez Gallimard – et le montage d’une série en collaboration avec sa fille… plus qu’honorée de travailler prochainement à ses côtés.
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