Le centre de santé de Kossouka est composé de plusieurs petits bâtiments. Le premier, c’est la maternité, où l’on entre en passant par une petite terrasse qui fait office de salle d’attente. Une quinzaine de femmes patiente, avec ou sans bébé. Les unes sont là pour récupérer des sachets de farine nutritive, les autres pour une consultation prénatale, certaines enfin ne font qu’accompagner. « Avant, elles n’étaient pas aussi nombreuses, témoigne l’infirmier-chef de poste, Adama Sandwidi. Le nombre des patientes a été multiplié par deux et même par trois selon les périodes. » Ce matin-là, deux femmes ont « commencé le travail ». Elles sont accompagnées par une accoucheuse traditionnelle du village qui, à en juger par les plaisanteries échangées avec l’infirmier-chef de poste, sont des habitués du coin. Pendant la nuit, deux bébés sont déjà nés. « Aujourd’hui, les femmes enceintes viennent consulter à la moindre douleur, et elles accouchent presque toutes ici. Avant, elles accouchaient souvent chez elle. Maintenant, cela n’arrive quasiment plus. »
Zalissa Sawadogo a donné naissance au petit Mickaelou il y a quatre ans. « Je l’emmène souvent au centre de santé, assure la mère en essuyant la bouche de son bébé, jusqu’à trois fois dans l’année. S’il est malade, s’il a de la fièvre… dès qu’il a quelque chose, je l’emmène ici. » Mais avec ses enfants précédents, ceux qui sont nés avant la mise en place du programme de gratuité, ce n’étais pas le cas. « Avant, se souvient Zalissa Sawadogo, j’avais peur de venir au centre. Je savais qu’on allait me dire de payer des médicaments. Un jour, mon enfant avait des maux de ventre et la diarrhée. J’ai attendu trois jours avant de me décider à venir, et lorsque j’ai reçu l’ordonnance du médecin, je n’ai pu payer que la moitié des médicaments prescrits. À présent je n’hésite plus. Je sais que tout sera payé et c’est un vrai soulagement. »
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