L’ÉPIDÉMIE de grippe saisonnière qui a commencé en France dans la semaine du 30 janvier au 5 février 2012 (semaine 5) et s’est achevé le 4 mars dernier a donc duré 5 semaines avec un pic atteint entre le 20 et le 26 février (semaine 8). Dans la semaine du 6 au 12 février, le Centre national de référence de la grippe alertait sur une possible circulation majoritaire de virus antigéniquement variants par rapport à la souche vaccinale A/Perth/16/2009. Dans l’étude publiée dans « Eurosurveillance », le Dr Isabelle Bonmarin et col. de l’Institut national de veille sanitaire (InVS), ont évalué l’efficacité du vaccin à partir des données de surveillance des cas graves survenus chez les personnes à risque ciblées par la vaccination.
Au 31 janvier 2012, soit à la fin de la campagne de vaccination, 40 % de la population cible présentant une maladie chronique (maladie respiratoire, diabète ... ) âgée de moins de 65 ans avait été vaccinée de même que 41 % de la population cible âgée de 65-69 ans et 60 % des 70 ans et plus. Ces « résultats sont conformes aux données de la saison 2010-2010 consolidés par le CNAMTS », soulignent les auteurs.
Personnes âgées.
Jusqu’au 18 avril, les services de réanimation ont notifié 308 cas de grippe sévère dont 294 ont été confirmés au laboratoire. Parmi ces cas graves 234 concernaient des personnes à risque dont 176 avec statut vaccinal documenté. Le taux de vaccination était de 30 % chez les moins de 65 ans (n = 65), 30 % chez les personnes âgées entre 65 et 69 ans (n = 20) et 43 % chez les 70 ans et plus (n = 89). L’efficacité vaccinale a donc été de 30 % en 2011-2012 alors qu’elle avait été estimée à 53 % chez les personnes à risque dont le statut vaccinal était connu et qui avaient présenté une forme grave en 2010-2011 (n = 239). Dans la majorité des cas le virus en cause était le A(H3N2).
« Notre étude montre une baisse significative de l’efficacité vaccinale du vaccin trivalent antigrippale 2011-2012 contre les formes sévères chez les personnes à risque par rapport à la saison précédente », soulignent les auteurs. Cette baisse d’efficacité liée aux variations antigéniques du virus A(H3N2) par rapport à la souche vaccinale, « explique en partie le nombre particulièrement élevé de cas groupés d’infections respiratoires aiguës observés dans les établissements pour personnes âgées en France (884 épisodes contre 153 l’année précédente) », poursuivent-ils. L’augmentation des cas de grippe dans les collectivités de personnes âgées avait conduit les autorités à une « saisine urgente » du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) à la fin du mois de février. Le HCSP avait notamment recommandé un traitement antiviral prophylactique post-exposition initié dans les 48 heures qui suivent un contact avec une personne ayant présenté un syndrome grippal.
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