Troubles du Bahrein

Des médecins traduits devant un tribunal militaire

Publié le 06/05/2011
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Les autorités du Bahrein ont décidé de déférer devant un tribunal militaire 24 médecins et 23 infirmières de l’hôpital Salmaniya, le plus grand de la capitale, Manama, qui avait été investi par les autorités lors de l’écrasement du mouvement de contestation dirigé par des chiites, en mars. Accusés d’avoir aidé ce dernier, ils sont poursuivis, selon un communiqué officiel, pour « incitation au renversement par la force du régime et pour avoir « refusé de porter assistance à des personnes en danger » et, pour faire bonne mesure, de « détournement de fonds, agression ayant provoqué un décès, possession illégale d’armes et de munitions et refus d’exercer leurs fonctions ».

L’ONU avait dénoncé la prise d’assaut des hôpitaux et des centres médicaux par les forces de l’ordre. Les autorités du royaume, dominé par la majorité sunnite, avaient affirmé que l’hôpital Salmaniya était « utilisé comme centre de coordination par les protestataires et abritait des activités politiques et sectaires ». Dans un rapport publié le 8 avril, Médecins sans Frontières avait souligné que les hôpitaux et les centres de santé du pays n’étaient plus des lieux sûrs pour les malades et les blessés mais étaient au contraire devenus des endroits dangereux à éviter. Un rapport récent de l’association des Médecins pour les droits de l’homme (Physicians for Human Rights) estime que les professionnels de santé ont été pris pour cible parce qu’ils disposent de preuves des atrocités commises par les autorités, les forces de sécurité et la police antiémeute. Il accuse les autorités du pays de ne pas respecter la neutralité médicale, contrairement à ce que prévoient divers traités, et demande à la communauté internationale de sanctionner ces violations.

R. C.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8957