Avec ses promesses de rapidité et de performance, la 5G est présentée comme une révolution. Mais elle suscite aussi de nombreuses craintes. Les associations regrettent des décisions gouvernementales précipitées, alors même que l'expertise de l'ANSES n'est pas attendue avant 2021.
Les associations Priartem et Agir pour l'environnement sont montés au créneau après la publication fin décembre d'un arrêté portant sur les modalités et les conditions d'attribution des fréquences dans la bande 3,5 GHz en France métropolitaine en vue du déploiement de la 5G dans le courant de l'année. Les deux associations, soutenues par plusieurs ONG, ont saisi le Conseil d'État pour faire annuler cet arrêté.
Débat public
« Nous demandons le respect du principe de précaution. En cas d'incertitude scientifique, la recherche doit être stimulée afin de disposer d'une expertise suffisamment probante pour permettre une décision éclairée », indique au « Quotidien » Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'environnement.
Selon lui, « le gouvernement appréhende ce dossier sous le prisme industriel et non sous les angles environnemental et sanitaire. Il est difficile de concevoir qu'un énième standard technologique n'aura pas d'impact psychosocial, notamment sur la disponibilité et la concentration des enfants ».
Priartem et Agir pour l'environnement plaident ainsi pour une évaluation globale de cette technologie et pour l'ouverture d'un débat public. En ce sens, elles ont lancé fin janvier une pétition pour dire « Stop à la 5G » en interpellant la secrétaire d'État à l'économie. Les associations craignent notamment la multiplication des nouvelles antennes-relais que la 5G requière.
Un appel des scientifiques
En septembre, des scientifiques du monde entier ont lancé le « 5G Appeal » pour « mettre en garde contre les effets potentiels graves de la 5G sur la santé » et demander un moratoire sur son déploiement jusqu'à ce que les dangers potentiels pour la santé et l'environnement aient été étudiés par des scientifiques indépendants de l'industrie.
Parmi les signataires de cet appel, le Dr Marc Arazi, président de l'association Alerte Phonegate et membre du comité de dialogue « Radiofréquences et santé » de l'ANSES. Le 27 janvier, l'agence publiait un rapport préliminaire sur la 5G où étaient définies « les bases de ses travaux d’expertise ». « Ce rapport a été publié sans avoir été soumis au préalable au comité », déplore le Dr Arazi, qui pointe par ailleurs une grosse confusion et espère des explications de la part de l'ANSES : « jusqu'à 30 GHz, on parle normalement d'ondes centimétriques, mais ce n'est pas ce qu'on lit dans le rapport qui parle d'ondes millimétriques et qui s'appuie donc sur des données erronées. Et cela change tout en termes de pénétration des ondes ». Au début, la 5G doit en effet être déployée dans des fréquences allant jusqu'à 26 GHz, avant d'être déployée au-delà à plus long terme.
En attendant le rapport de l'ANSES, les initiatives contre la 5G vont certainement se poursuivre. À Nantes notamment, l'une des villes choisies pour une expérimentation de la 5G en avant-première, un rassemblement a eu lieu le 25 janvier à l'initiative du groupe Résistance 5G Nantes pour contrer le développement du réseau.
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