LA VACCINATION reste une idée moderne. Ce marché est, d’ailleurs, l’un des plus porteurs du moment pour les laboratoires pharmaceutiques. Dans son dernier rapport sur le sujet, le cabinet MarketResearch table sur une croissance du marché mondial des vaccins de 11,5 % par an. Ce qui le porterait à 52 milliards de dollars en 2016.
« Actuellement, les entreprises pharmaceutiques investissent massivement dans les vaccins en créant, par exemple, de nouvelles usines dédiées à leur fabrication ou en rachetant des firmes dotées d’une branche vaccins. Et elles ont bien raison. La vaccination reste la méthode la plus efficace pour se prémunir contre les maladies infectieuses », souligne le Pr Daniel Floret, président du CTV. Une « méthode » qui a - entre autres - permis d’éradiquer la variole et - quasiment - la poliomyélite, de réduire de 90 % la mortalité liée à la rougeole en Afrique ... ou encore, de diminuer de 90 à 100 % l’incidence des maladies à prévention vaccinale aux Etats-Unis.
Parmi le grand public, beaucoup pensent encore à tort que la vaccination a éliminé les pathologies importantes et qu’elle ne concerne désormais que les maladies dites de confort, telles que la varicelle ou les rotavirus. « Cette croyance doit être combattue. Il reste encore des problèmes majeurs de santé publique qui sont susceptibles d’être réglés par la vaccination. Par exemple, un milliard d’individus dans le monde sont infectés par le bacille de Koch. Aujourd’hui, le vaccin contre la tuberculose protège temporairement les enfants mais n’a pas vocation à éradiquer la maladie. Or, il serait intéressant d’obtenir un vaccin poursuivant cet objectif. Le paludisme provoque des millions de décès chaque année mais aucun vaccin n’est disponible. Quant au sida, la trithérapie est certes, une avancée majeure pour les patients mais nous espérons, qu’à l’avenir, un vaccin puisse éliminer cette maladie », précise le Pr Floret.
Vers un nouvel essor.
La vaccination reste également indispensable pour lutter contre les maladies émergentes. « Nous ne sommes pas à l’abri de l’apparition d’un nouveau virus, à la fois agressif - comme H5N1 - et transmissible. Ce jour là, nous serons bien contents de pouvoir vacciner la population à temps », note le Pr Floret.
Par ailleurs, les vaccins thérapeutiques - et non plus préventifs - ouvrent de nouvelles perspectives. « Par exemple, les chercheurs travaillent - plus que jamais - sur des vaccins venant stimuler le système immunitaire pour lui permettre d’éliminer les cellules cancéreuses. D’autres domaines de recherche - tels que la maladie d’Alzheimer ou le sevrage tabagique - devraient également permettre de donner un nouvel essor à la vaccination », indique le Pr Floret.
Et cela, même si son image pose parfois problème. Les questions des effets secondaires de certains vaccins étant des sujets à controverses. « La polémique autour de la vaccination n’est pas un phénomène nouveau. Voltaire en faisait déjà état dans ses Lettres philosophiques publiées en 1734. N’oublions pas qu’en Angleterre, l’apparition de la vaccination contre la variole avait provoqué des émeutes importantes ! Quoi qu’il en soit, en France, l’opinion publique reste très favorable aux vaccins et les dernières enquêtes montrent que plus de 95 % des médecins y sont favorables. Bien sûr, il y a toujours des opposants à la vaccination, mais ceux-là restent marginaux. Les moyens actuels de communication - Internet et réseaux sociaux - multiplient, toutefois, leur pouvoir de nuisance. C’est en utilisant ces mêmes armes que nous devons restaurer l’image de la vaccination », conclut le Pr Floret.
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