L'opinion du professeur Pierre-Louis Druais*

« Cela va changer notre culture et celle des patients »

Publié le 07/04/2017
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Comment jugez-vous la prescription d’activité physique ?

Pr Pierre-Louis Druais La prescription met l’accent sur le fait que l’activité physique est un traitement à part entière. On ne peut pas être contre. Les bénéfices de l’activité physique ont été démontrés dans de nombreux domaines : BPCO, prévention de la récidive des cancers, prévention des maladies cardio-vasculaires… Et on voit bien que, lorsqu’on arrive, par exemple, à faire faire de la marche à un patient, très vite il ressent un bénéfice.

Comment faire pratiquer une activité physique à des personnes dont les capacités sont parfois limitées ?

Pr P.-L. D. On ne vise pas une performance. L’objectif est de mettre en œuvre une activité physique régulière, encadrée par des professionnels formés. Cela devra être personnalisé. Même au décours d’un infarctus, reprendre une activité physique régulière est bénéfique. Il est beaucoup plus inquiétant de voir ces personnes restées dans une inactivité qui va aggraver leur condition.

Cela sera-t-il difficile à mettre en œuvre ?

Pr P.-L. D. 60 % des prescriptions médicamenteuses ne sont pas correctement observées. Il ne faut pas se faire d’illusions, ce ne sera pas plus simple. Il faut toute une démarche d’éducation, qui demande du temps. Et cela ne marchera pas chez tous les patients. Mais le fait que cela soit inscrit dans la consultation comme un élément de prescription est un facteur de pérennité. Je pense que cela va changer notre culture et celle des patients.

* Président du Collège de la médecine générale.


Source : lequotidiendumedecin.fr