La Société Européenne de nutrition pédiatrique (European Society for Paediatric Gastroenterology, Hepatology, and Nutrition-ESPGHAN) a récemment mis à jour son « position paper » sur la diversification alimentaire.
Si cette mise au point confirme que la période opportune pour la diversification se situe entre l’âge de 4 à 6 mois révolus et qu’il n’est pas utile de retarder l’introduction des aliments à fort potentiel allergénique, « les experts ont ajouté une nouveauté de taille, souligne Pr Patrick Tounian (chef du service de Nutrition et Gastro-entérologie, hôpital Trousseau, Paris), en précisant que chez les enfants à risque allergique (eczéma sévère, allergie aux œufs) l’arachide doit être introduite entre 4 et 11 mois ». En pratique, le beurre de cacahuète fait l’affaire, à raison de deux cuillères à café trois fois par semaine .
Les apports lipidiques constituent la seconde originalité de ce texte : ils devraient représenter 40% des apports énergétiques entre 6 et 12 mois. « Une recommandation difficile à mettre en œuvre puisque cela revient à ajouter des graisses - beurre, huile, margarine - dans chacun des plats salés du nourrisson, y compris les petits pots », précise le Pr Tounian.
Veto sur l’alimentation végétalienne
Quant à la « diversification menée par l’enfant », très à la mode, les experts n’y accordent aucun crédit ; laisser l’enfant manger seul avec les mains ou la cuillère ne contribue pas à l’autorégulation de l’appétit tant vantée, mais peut, à l’inverse, exposer à des carences. Le texte dénonce aussi l’alimentation végétalienne, non adaptée à l’enfant, principalement à cause du risque carentiel en vitamine B12, D, fer, zinc, DHA, protéines, calcium, énergie.
Vitamine D et mortalité , une courbe en U ?
Concernant la vitamine D, les résultats en cours de publication de la cohorte VITADOS confirment que des taux de 25-OHD inférieurs à 50 nmol/L
sont associé à une augmentation de la pression artérielle systolique et diastolique chez les 10-18 ans. Plusieurs publications de 2017 suggèrent l’existence d’une courbe en « U » de la mortalité selon le taux de vitamine D, avec un risque moindre pour des taux entre 50 et 120 nmol/L. Enfin, les recommandations de l’European society for paediatric nephrology 2017 ont réévalué les taux optimaux en 25-OHD chez l’enfant insuffisant rénal avec des cibles entre 75 et 120 nmol/L.
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