UNE ÉTUDE observationnelle prospective a été menée sur une semaine dans 22 centres français d’urgences. Les données ont été recueillies à partir des registres des patients admis aux urgences, des questionnaires remplis par les patients et par les médecins urgentistes et de questionnaires téléphoniques, réalisés 6 à 8 semaines après la visite initiale. Durant cette période, 15 835 patients âgés de 18 ans et plus ont consulté dans ces services d’urgences ; 3,1 % de ces consultations étaient motivées par une céphalée. Ces patients céphalalgiques, 62 % de femmes, 48 % d’hommes, étaient âgés de 41 ans en moyenne. 56 % des céphalées étaient secondaires et 44 % primaires. Pour 21 % de ces dernières, un diagnostic de migraine a été posé par l’urgentiste. Les migraineux, des femmes dans 75 % des cas, étaient âgés en moyenne de 38 ans ; la moitié d’entre eux souffraient de migraine depuis plus de 5 ans, avec une moyenne de 5,3 crises par trimestre. La moitié également de ces malades n’étaient pas suivis régulièrement pour leurs migraines, mais 30 % d’entre eux avaient déjà consulté un neurologue. La majorité des patients a consulté aux urgences pour une intensité inhabituelle de la crise (49 %) ou pour un échec du traitement habituel (23 %). Seuls 18 % de ces migraineux avaient un traitement de fond. Les traitements de crise les plus utilisés par ces patients étaient les analgésiques (57 %), les AINS (25 %), et les triptans (22 %). Aux urgences, la plupart de ces patients ont reçu des AINS ou des antalgiques de palier I ; seuls 11 % ont été traités par triptans. À la sortie, 40 % des patients ont été orientés par l’urgentiste pour un suivi médical (par un médecin généraliste ou un neurologue). La grande majorité des patients (92 %) sont repartis à leur domicile avec une ordonnance d’AINS ou d’analgésiques ; seulement 8 % ont eu une prescription de triptans. En quittant les urgences, 80 % de ces malades souffraient toujours de céphalées.
Lors de l’entretien téléphonique de suivi réalisé un peu plus de 6 semaines après la visite aux urgences, 70 % des patients ont déclaré avoir eu d’autres crises depuis le passage aux urgences. La moitié de ceux qui avait été orientés pour un suivi médical ont effectivement pris un rendez-vous, chez un spécialiste pour 35 % d’entre eux.
La prise en charge des patients céphalalgiques bénéficierait d’une plus large prescription de triptans, souligne le Dr Christian Lucas. Ces produits, dont la première AMM remonte à 1998, semblent être encore l’objet d’une certaine crainte de la part des prescripteurs. De vastes études ont pourtant bien montré que les triptans n’exposent pas à un surrisque de complications vasculaires.
D’après la communication du Dr Christian Lucas (Lille)
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