En gynécologie comme en obstétrique

La qualité des échographies codifiée

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Publié le 24/06/2019
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Crédit photo : DR

Incontournable pour le dépistage et l’accompagnement des grossesses mais aussi le diagnostic des pathologies gynécologiques, l’échographie a bénéficié de progrès technologiques (lire encadré) qui ont été accompagnés par la mise en place de mesures de sécurité pour assurer la qualité des examens.

En 2016, plusieurs sociétés savantes regroupées autour de la conférence nationale d’échographie obstétricale et fœtale (CNEOF) ont participé à la publication des recommandations concernant les trois examens échographiques à réaliser lors de la grossesse. Ces fiches, destinées aux échographistes, détaillent les coupes à réaliser, les éléments à rechercher, les clichés à publier et les comptes rendus minimaux à rédiger afin de limiter le risque de passer à côté d’une anomalie dépistable. Des documents d’information, à signer, ont aussi été préparés pour les patientes, pour leur expliquer le déroulement de l’examen et le fait qu’il n’est pas infaillible.

Les échographies gynécologiques devraient suivre bientôt. C’est déjà le cas des tumeurs de l’ovaire, avec l’algorithme international d’analyse des tumeurs ovariennes (Iota), des fibromes avec la classification Figo, des malformations utérines par celle de ESHRE/ESGE. La commission d’échographie du CNGOF travaille aussi sur la formation au dépistage échographique de l’endométriose et les critères d’un compte rendu type devraient bientôt être finalisés et présentés aux Journées Santé Femme de janvier 2020.

Les échographes sont équipés d’outils permettant à l’échographiste de s’autoévaluer. « Nous avons établi des critères à respecter pour les coupes indispensables à un examen de dépistage ou de diagnostic ; l’échographiste peut se référer à des critères de qualité publiés pour chaque coupe et s’autoévaluer en continu au cours de l’examen. La machine permet au praticien, grâce à un "scan assistant" d’être sûr qu’il n’a oublié aucun item indispensable avant de délivrer un compte rendu. L’intelligence artificielle va rapidement y être intégrée et améliorera encore ces outils d’évaluation », explique le Dr Jean-Marc Levaillant, président de la commission d’échographie du CNGOF, soulignant aussi la pénurie de gynéco-obstétriciens et donc d’échographistes potentiels : « cela nous a amenés à ouvrir la spécialité aux sages-femmes, ce qui est très bien, mais il serait plus que souhaitable d’augmenter le nombre de médecins formés pour remplacer ceux qui partent à la retraite. »

Enfin, concernant la désinfection des sondes endovaginales, le ministère des Solidarités et de la Santé vient de mettre à jour ses recommandations, préconisant, en ligne avec le CNGOF, une désinfection de niveau intermédiaire (DNI) systématique : lavage et désinfection des mains, usage de gants à usage unique, désinfection de la sonde entre chaque examen et protecteurs à usage unique de celle-ci, utilisation de gel stérile. Le choix de la modalité de désinfection est laissé au médecin, entre des machines semi-automatisées et des lingettes virucides agrées, efficaces contre l’HPV, plus simples d’utilisation et bien moins onéreuses.

Exergue : L'intelligence artificielle va être rapidement intégrée dans les machines

Entretien avec le Dr Jean-Marc Levaillant, président de la commission d'échographie du CNGOF 
Levaillant JM. Atlas pratique d'échographie gynécologique, guide à l'examen. Éditions Seuramps (2018)
Levaillant JM, Bault JP. Échographie obstétricale, dépistage et diagnostic, Tome 2 : Morphologie normale et anormale du fœtus et de ses annexes. Éditions Seuramps (2018)

Dr Maia Bovard-Gouffrant

Source : Bilan Spécialiste