La traumatologie sportive regroupe l'ensemble des lésions macrotraumatiques et microtraumatiques de l'appareil locomoteur (lésion tendineuse, ligamentaire, musculaire, osseuse ou cartilagineuse).
Les pathologies macrotraumatiques sont accidentelles et surviennent pendant la pratique d'un sport. Elles peuvent concerner une articulation (entorse de la cheville, luxation antérieure de l'épaule), un tendon (rupture du tendon d'Achille…), un muscle (déchirure, contusion…).
Les pathologies microtraumatiques surviennent progressivement à la suite de sollicitations mécaniques inhabituelles (tendinopathie, épicondylite, lombalgie…). « Plus le sportif est de haut niveau, plus il pratique un seul sport et fait des mouvements répétitifs pas toujours physiologiques, et plus il est à risque de microtraumatismes », explique le Pr Jean-Christophe Daviet (CHU de Limoges).
Technique et échauffement
Les blessures surviennent avant tout lorsque les sportifs sont mal préparés.
Les sportifs amateurs sont surtout sujets aux pathologies de contraintes. Il faut être très progressif dans la pratique de l'activité et bien s'échauffer.
« Le sport s'est démocratisé, tout le monde peut en faire. La tendance est au sport dans la nature, entre amis… Or, le sport, quel qu'il soit, c'est d'abord une technique. Il faut apprendre les techniques de base et être encadré, si on ne veut ne pas se blesser, précise le Pr Jean-Christophe Daviet. La marche nordique, par exemple, est un sport très à la mode, mais il faut faire les bons mouvements pour en tirer tous les bénéfices ».
L'échauffement doit bien sûr être adapté à l'activité physique.
Des personnes s'entraînant pour le marathon, 3 à 4 fois par semaine peuvent finir par se faire des microtraumatismes au genou ou à la cheville, au moment où la charge de travail est la plus importante, c'est-à-dire 3 à 4 semaines avant l'épreuve et ne plus pouvoir courir le marathon !
La pratique doit être « raisonnée, raisonnable et régulière ».
Ainsi, il ne faut trop espacer les séances, les unes des autres.
Certains sportifs occasionnels sont constamment dans la reprise, n'ont pas un rythme suffisant et prennent des risques. Il vaut mieux faire des petites séances mais plus régulières.
La prise en charge repose souvent sur la diminution ou l'arrêt de l'activité sportive, sur l'immobilisation relative (orthèses) associés à une rééducation. « Chez un sportif de haut niveau, tout le challenge sera d'optimiser la prise en charge afin que le temps de l'arrêt soit le plus court possible », déclare le Pr Jean-Christophe Daviet.
De nouveaux traitements
Grâce à une meilleure compréhension des mécanismes physiologiques engendrant les lésions, il est aujourd'hui possible d'agir sur ces mécanismes par des traitements spécifiques qui permettent de régénérer la structure (cartilage, tendon ou muscle). Auparavant, les traitements étaient uniquement symptomatiques.
Ainsi, les injections de concentrés plaquettaires qui apportent des facteurs de croissance permettent d'activer le renouvellement cellulaire et d'accélérer la réparation et la cicatrisation des tissus. « Cette technique est très largement utilisée sans que son efficacité soit complètement démontrée. », précise le Pr Jean-Christophe Daviet.
La toxine botulique est également de plus en plus utilisée pour son effet parésiant et antalgique. Initialement utilisée pour traiter la spasticité localisée, elle est de plus en plus employée dans les troubles musculo-squelettiques. Elle bloque la transmission nerf/muscle et permet de relâcher le muscle pendant 3-4 mois en cas de tendinite, par exemple.
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