LORS DE LA REPRISE d’une activité sportive, le dépistage cardio-vasculaire doit être envisagé en fonction de l’âge du patient. L’électrocardiogramme de repos n’a qu’un intérêt limité, les anomalies à dépister survenant à l’effort. L’épreuve d’effort, quant à elle, n’est pas à préconiser en première intention dans une population tout venant. Afin d’en augmenter la valeur prédictive positive, il est préférable de la réserver à une population dans laquelle les anomalies recherchées auront une forte prévalence… Laquelle se définit par son âge, mais aussi par les pathologies qu’elle présente (fibrillation atriale, insuffisance cardiaque, insuffisance coronaire ou antécédent d’accident vasculaire cérébral) et enfin par l’intensité de l’effort envisagé. Malgré tout cela, la valeur prédictive positive reste faible.
Un entraînement régulier de qualité.
Un élément décisionnel important est l’existence d’un entraînement régulier de qualité. Il est également essentiel d’avoir présent à l’esprit les principales causes de mortalité cardio-vasculaire en fonction de l’âge. Avant 35 ans il s’agit essentiellement de l’insuffisance coronaire, et après 70 ans, de l’insuffisance coronaire mais aussi de la dissection aortique, de la rupture d’anévrisme et du rétrécissement aortique calcifié.
Ainsi, les recommandations en vigueur aux États-Unis préconisent-elles d’accorder une grande importance à l’examen clinique, à l’électrocardiogramme de repos chez le sujet de plus de 40 ans et à l’épreuve d’effort chez l’homme de plus de 40 ans et chez la femme de plus de 50 ans en cas de facteurs de risque cardio-vasculaire.
La Société européenne de cardiologie propose des tableaux de risque cardio-vasculaire dérivés de l’étude SCORE, publiée en 2003. Elle constitue une référence et permet l’évaluation du risque individuel de décès par maladie cardio-vasculaire dans les pays européens, en fonction de l’âge, du sexe, du tabagisme, de la pression artérielle systolique et de la cholestérolémie totale.
Si ce score est supérieur à 5 %, le sujet doit être considéré comme à risque pour la pratique sportive. Il est important de noter que le niveau d’activité physique n’est pas un paramètre inclus dans cette équation, ce qui incite à la prudence quand la reprise sportive concerne des activités à haute sollicitation comme le ski, la course à pied ou le cyclisme.
Le bilan dépend du niveau de l’effort envisagé.
En pratique, en cas d’effort inférieur à 3 MET, l’activité sportive peut être pratiquée d’emblée. Pour un effort compris entre 3 et 6 MET, une évaluation du risque selon l’équation SCORE s’impose. S’il apparaît élevé, une consultation spécialisée permettra de préciser l’état clinique et le risque, en fonction de l’électrocardiogramme de repos. En cas d’anomalie ou de doute, une épreuve d’effort permettra de préciser la nécessité éventuelle d’investigations complémentaires. À titre médico-légal, il est sage de prévoir un questionnaire déclaratif sur lequel le patient précise ses facteurs de risque.
D’après la communication du Pr Hervé Douard (Pessac).
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