À MG-FRANCE, les Drs Geneviève Royannez et Marie-Hélène Certain en sont convaincues : la survie de l’exercice libéral passe par la prise en compte de la féminisation du métier de généraliste. « Avec l’arrivée de la jeune génération, majoritairement féminine, il va falloir adapter notre manière d’envisager la profession et nos revendications ! », avertit Geneviève Royannez. D’un côté, les femmes connaissent davantage de freins que les hommes dans leur pratique, en terme d’installation dans les zones rurales, de sécurité, ou encore de permanence des soins. « Il est inacceptable qu’on réquisitionne pour une garde une jeune femme enceinte de 5 mois comme dans l’Isère ! », dénonce la généraliste, évoquant le cas du Dr Florence Pasquier, dont s’était déjà émue Nicole Bez, chargée des questions femmes à MG-France (« le Quotidien » du 20 janvier). D’autre part, elles sont également plus sensibles à des mesures « profitables à tous », comme l’exercice regroupé ou la baisse du temps de travail.
Face à ce double constat, un nouveau groupe de travail, réunissant une centaine de généralistes femmes, cadres de MG-France, envisage plusieurs actions. Du côté de la cause des femmes, elles sont déterminées à « obtenir » la parité dans les structures représentatives, « et pas simplement la réclamer », précise Laure Lefebvre, récemment élue à l’union régionale des professionnels de santé (URPS) de Haute-Normandie. « Nous ne pouvons nous satisfaire du décalage entre la tendance à la féminisation et l’absence des femmes aux URPS, syndicats, conseils de l’Ordre… », ajoute Marie-Hélène Certain.
Elles entendent également avancer sur la question de la protection sociale, dans la lignée des travaux de Nicole Bez sur la maternité. « Mais il ne faut pas réduire le groupe Femmes à cela, nous défendons d’autres dossiers », fait remarquer le Dr Certain, citant la revalorisation de la place de la médecine générale, sa réorganisation en terme d’exercice regroupé, de temps de travail, ou de rémunération, la réflexion sur la relation patient-médecin, et enfin, une autre manière d’être syndiqué. « Faire du syndicalisme pour le pouvoir ou l’argent, c’est non, affirme la jeune installée Dorothée Gruet Danset, mais se mettre à une table pour discuter de problèmes concrets, oui ! »
Le groupe MG-France va envoyer un questionnaire aux femmes généralistes afin de recueillir leur parole et organiser des réunions de proximité. Il entend également rencontrer Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités et de la cohésion sociale et responsable de la parité et du droit des femmes.
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