Hôpital, dépassements, déserts médicaux

La FHF prend le pouls des médecins, la profession pas fermée aux réformes

Publié le 22/05/2012
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LES MÉDECINS jugent-ils l’hôpital aussi positivement que les Français ? Que pensent-ils des réformes engagées au cours du quinquennat passé, et surtout comment envisagent-ils l’avenir ? La FHF a voulu confronter le contenu de sa plateforme politique aux blouses blanches qui mettent en musique les mesures sur le terrain.

L’enquête a été réalisée du 27 avril au 4 mai auprès de 803 médecins (402 praticiens hospitaliers, 200 généralistes, 201 spécialistes libéraux). Un médecin sur trois, interrogé sur les priorités du nouveau ministre de la Santé, cite en premier la lutte contre les déserts sanitaires. Un autre tiers place en tête l’amélioration des relations ville hôpital. La réduction du nombre d’actes médicaux injustifiés apparaît moins comme une priorité ; à noter toutefois, ceux qui exercent depuis moins de dix ans s’y montrent plus sensibles que leurs aînés. L’hôpital public est davantage critiqué par les professionnels que par les patients : moins de trois médecins sur dix se déclarent satisfaits de son évolution (un taux qui tombe à 18 % chez les médecins hospitaliers).

Un médecin sur deux favorable à la délégation de tâches simples.

À la question « Quelles solutions pour l’avenir ? », les sondés se disent favorables à 81 % à l’encadrement des honoraires de manière identique en ville, en clinique, et à l’hôpital. Mais en pratique, la suppression des dépassements pour les nouveaux installés en zones surdenses ne recueille en revanche que 47 % d’opinion favorable (les généralistes sont les plus convaincus par l’idée).

L’hôpital doit-il créer et gérer des maisons médicales dans les déserts sanitaires ? Plus de trois médecins sondés sur quatre se disent favorables à cette idée que pousse la FHF - et même 89 % en Ile-de-France.

La Fédération hospitalière de France a testé une autre de ses préconisations radicales auprès des médecins : 64 % des sondés considèrent qu’il faut exclure du financement de l’assurance-maladie les cliniques privées ne respectant pas les valeurs du service public.

Un chapitre est réservé à la délégation de tâches. La délégation de certains actes et examens techniques simples remporte l’assentiment de plus d’un médecin sur deux (52 %). Le corps médical se montre plus réservé à l’égard du suivi protocolisé de certaines pathologies en consultation par des paramédicaux, sans pour autant rejeter l’idée (45 % d’opinion favorable). Les médecins hospitaliers sont plus ouverts que les libéraux sur ce sujet.

C’est d’ailleurs une constante dans ce sondage : la FHF relève que « les médecins hospitaliers sont globalement plus favorables aux mesures », mais en réalité surtout lorsque les réformes testées impactent la médecine de ville. S’agissant des évolutions de l’hôpital public, les deux tiers des médecins hospitaliers sondés se prononcent en faveur d’une « pause » dans les réformes.

DELPHINE CHARDON

Source : Le Quotidien du Médecin: 9129