Les hôpitaux publics à l’équilibre en 2012 ?

L’AP-HP finira l’année plus rouge que prévu

Publié le 08/09/2011
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Crédit photo : S TOUBON

IL ÉTAIT DE 95 millions d’euros en 2009, de 102 millions en 2010. Alors que les travaux préparatoires du budget l’annonçaient au printemps à 100 millions d’euros, il devrait finalement se creuser pour atteindre… 123,6 millions à la fin de cette année : le déficit de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), rapporté à un budget de quelque 6,4 milliards d’euros, reste dans le rouge.

Désormais définitivement arrêté, l’état prévisionnel des recettes et des dépenses (EPRD) pour 2011 du premier CHU de France recourt pourtant à deux leviers pour limiter la casse : l’augmentation de l’activité (+2,54 % en hospitalisation complète, +5,5 % en HAD) et la réduction des dépenses (les charges doivent diminuer de 43,8 millions d’euros). Sur ce second poste, c’est la masse salariale qui, sans surprise, porte le gros de l’effort (à hauteur de 38,1 millions). L’AP-HP qui annonçait en mai dernier un millier de suppressions de postes garde son cap. Elle se donne comme objectifs de « diminuer les charges de personnel non médical » et de « stabiliser la hausse des charges de personnel médical ».

984 équivalents temps plein à la trappe.

En pratique, les effectifs médicaux tous statuts confondus (y compris les internes et les étudiants) vont légèrement augmenter et passer de 17 496 à 17 702. Dans le détail, sans que les chiffres soient significatifs, on constate que le nombre de praticiens contractuels sans renouvellement de droit (1 285 médecins aujourd’hui) va baisser cette année, fondant de 47 postes, tout comme le nombre d’internes (27 postes de moins sur un total de 3 520).

Du côté des personnels, ce sont 984 équivalents temps plein qui vont disparaître, après que 900 ont été supprimés en 2010. Les personnels administratifs sont les plus touchés – ceux des services de soins et les personnels éducatifs et sociaux vont se défaire de 181 postes.

Dans sa présentation de l’EPRD, l’institution fait valoir que les contraintes budgétaires pèsent lourds dans la révision de ses perspectives, citant notamment « la baisse des tarifs des GHS » (qui fait un « trou » de 25 millions d’euros dans les comptes du CHU), « l’effort de convergence » (- 41 millions), ou encore le gel des crédits d’aide à la contractualisation issus des MIGAC (- 35,9 millions). Pour autant, l’AP-HP ne renonce pas à l’objectif « zéro déficit en 2012 », évoquant son projet de « se rapprocher de l’équilibre en 2012 et (de) le maintenir durablement ».

 KARINE PIGANEAU

Source : Le Quotidien du Médecin: 9000