DE NOTRE CORRESPONDANTE
L’EUROPE toute entière se serre la ceinture pour éviter de faire exploser ses comptes. Le gouvernement Berlusconi n’échappe pas à la règle et concocte une manuvre budgétaire particulièrement austère (salaires des fonctionnaires gelés pendant trois ans, réduction de 10 % des dépenses de tous les ministères, subventions aux partis politiques divisées par 2...). Le nouveau mot d’ordre est simple : plus de gâchis. Du coup, tous les secteurs du public sont dans le collimateur de l’exécutif, à commencer par la santé. Le fait est que pendant des années, les régions ont pris l’habitude de faire exploser leurs dépenses, notamment dans le sud de la péninsule. Qu’importe, se disaient les gouverneurs, qui pouvaient piocher au besoin dans le FAS, le fonds public destinés à combler les « trous » des régions défavorisées comme la Campanie, la Calabre et le Molise.
« La fête est finie ! », a tonné Giulio Tremonti, ministre du Trésor, à l’origine du vaste tour de vis qui devrait permettre de remettre les comptes publics à plat et de réduire le déficit public qui s’élevait en Italie à 5,3 % du PIB l’an dernier. Une façon très claire d’annoncer à quatre des six régions actuellement dans le rouge : le gouvernement ne débloquera pas les fonds nécessaires pour combler les déficits du Latium, de la Campanie, de la Calabre et du Molise en matière de santé. Cette décision concerne toutefois l’année en cours. « Après, il faudra voir », a déclaré le ministre de la Santé, Ferrucio Fazio. « Voir », cela veut dire que les régions devront d’abord faire le triple saut d’ici à la fin de l’année pour assainir leurs budgets en déliquescence avant de frapper à nouveau à la porte du FAS en 2011.
Face à cet ultimatum, les régions trop dépensières n’ont pas le choix car leur marge de discussion est égale à zéro. Du coup, les gouverneurs sont déjà en train de peaufiner leur panoplie de restrictions qui sentent la naphtaline. Au menu : coupes draconiennes dans le milieu hospitalier, regroupements au niveau des centres, réductions de personnel et augmentation du ticket modérateur. En ce qui concerne en revanche la hausse des impôts locaux, une idée suggérée par le gouvernement Berlusconi, les gouverneurs traînent les pieds. Globalement, la réponse est toujours la même : les déficits ne pourront jamais être comblés avec des augmentations d’impôts par ailleurs iniques et surtout inopportunes.
Dans l’immédiat, toutefois, les gouverneurs des quatre régions visées font déjà preuve de souplesse. « Nous présenterons au plus tôt le plan de redressement réclamé par le gouvernement », a juré Renata Polverini qui décroché la présidence du Latium aux régionales d’avril dernier.
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