La crise du Covid-19 va laisser des traces chez la jeune génération de médecins. Selon les premiers résultats d'une enquête* menée par l'Intersyndicale nationale des internes (ISNI), 47,1 % des internes présentent des symptômes d’anxiété.
18,4 % font état de symptômes dépressifs et 29,8 % de stress post-traumatique. Parmi les internes ayant déclaré des signes d'anxiété pendant la crise, on retrouve ceux en médecine générale (51 %), en spécialités chirurgicales (50 %), en spécialités médicales (47 %) ainsi que les internes en psychiatrie (44 %) et en médecine d'urgence, anesthésie et réanimation (38 %). Parmi les jeunes médecins ayant exprimé le plus de signes dépressifs pendant la crise, on retrouve là encore les internes des spécialités chirurgicales (23 %), ceux en médecine générale (22 %) et en médecine d'urgence ou anesthésie-réanimation (15 %).
Le syndicat a également comparé ces résultats à l’étude sur la santé mentale des jeunes menée en 2017 avec d'autres structures (ANEMF, ISNAR-IMG, et ISNCCA, ex-Jeunes médecins) et, pas de doute, ils montrent « une augmentation de la fréquence des symptômes » (voir tableau ci-dessous).
Ainsi, le nombre d'internes ayant déclaré des symptômes d'anxiété a fortement augmenté entre 2017 et 2020, notamment en médecine d'urgence et anesthésie-réanimation (+16 %) et en médecine générale (+14 %). Même constat pour les symptômes de dépression : +18 % dans les spécialités médicales et médecine d'urgence, anesthésie et réanimation, +17 % en médecine générale et +13 % en chirurgie.
« Ces résultats montrent un impact très péjoratif de l’épidémie de Covid sur la santé mentale des internes en médecine. [...] L’épidémie a été très anxiogène. L’arrivée d’un virus inconnu, la réalisation de nouvelles prise en charge de patient dans un état grave, la surcharge de travail, le manque d’encadrement, de test de dépistage et de matériel de protection a accru le stress de ces jeunes professionnels », explique l'ISNI.
* Enquête réalisée en ligne auprès de 892 internes entre le 20 mars et le 11 mai 2020. 26 % sont internes en médecine générale, 13 % en médecine d'urgence et anesthésie et réanimation, 12 % en psychiatrie, 6 % dans une spécialité chirurgicale et 43 % dans une autre spécialité médicale
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