Agnès Buzyn écarte à nouveau la coercition à l'installation

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Publié le 13/12/2017
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Crédit photo : AFP

Agnès Buzyn a écarté ce mercredi la proposition d'un conventionnement sélectif des médecins de secteur II dans les zones surdotées, piste avancée dans un avis du CESE sur les déserts médicaux. La ministre de la Santé s'est une nouvelle fois refusée à « toute mesure coercitive » dans sa politique de santé. 

Si la liberté d'installation des médecins ne doit pas remettre en cause la liberté d'accès aux soins, rappelle la ministre, « la coexistence du public et du privé est un point fort de notre système, et nous avons pour l'instant refusé toutes les mesures coercitives ».

Agnès Buzyn est donc restée dans la droite ligne de son plan de lutte contre les déserts médicaux. « Il n'y a pas à proprement parler de territoires surdotés en France à part une ou deux villes, argumente-t-elle. La répartition des médecins est globalement la même depuis 30 ans. » La ministre a plutôt proposé de « responsabiliser » les médecins libéraux et les pouvoirs publics.

Élaguer les aides financières

Dans son avis, le CESE propose aussi de combler les lacunes de l’offre médicale par le « développement d’exercice mixte ambulatoire /hôpital de praticiens hospitaliers de médecine générale et spécialistes des disciplines cliniques effectuant des consultations avancées dans les zones les moins dotées, ainsi que le développement de centres de santé ». L'hématologue s'est montrée « tout à fait d'accord » avec cette autre recommandation de l'instance.

« Au fil des initiatives des territoires, la médecine salariée prend la place laissée vide par le libéral », a reconnu Agnès Buzyn. Sur la même ligne que le CESE, la ministre a appelé à élaguer les aides financières « pour éliminer celles qui constituent un effet d'aubaine excessif ». « Il faut un petit nombre d'incitations à l'effet avéré, comme le cumul emploi retraite (triplé dans le PLFSS), et les rendre réversibles », souligne-t-elle.

Enfin, Agnès Buzyn a rappelé sa volonté de déployer rapidement la télémédecine, « axe prioritaire », qui entrera dans le droit commun. Des négociations en ce sens devraient ouvrir en janvier entre les syndicats de médecins et l'assurance-maladie.

ll convient aussi de renforcer les stages en ambulatoire. « Plusieurs expériences montrent déjà que l'accueil d'étudiants en médecine dans les zones sous-dotées est en augmentation, cela permet de stabiliser la démographie médicale », a précisé la ministre.

Agnès Buzyn a saisi le CESE d'un avis supplémentaire sur les parcours de soins, à rendre d'ici à mai 2018.


Source : lequotidiendumedecin.fr