L'entrée en PACES pourra être soumise au tirage au sort 

Carabins et doyens dénoncent un passage en force

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Publié le 09/05/2017
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Le ministère de l'Éducation nationale a tranché. Les rectorats pourront recourir au tirage au sort, en dernier ressort, dans les filières universitaires où les demandes d'inscription sont trop nombreuses. Une circulaire publiée fin avril au « Bulletin Officiel » les y autorise.

Tous les candidats sollicitant une pré-inscription en première année commune aux études de santé (PACES) ne seront donc pas automatiquement admis si les capacités d'accueil de la filière sont dépassées. Les étudiants seront alors retenus en fonction de plusieurs critères : l'académie d'obtention du bac, la ville de résidence, l'ordre des vœux mais aussi la situation familiale. Priorité serait alors accordée aux étudiants mariés, pacsés, en concubinage ou ayant une ou plusieurs personnes à charge. Si à l’issue de cette procédure, le nombre de candidats excédait encore la capacité d'accueil de la filière, le texte prévoit un tirage au sort.

Les étudiants dénoncent un passage en force, à quelques jours d'une alternance gouvernementale, qui acte la sélection par tirage au sort à l’entrée de l’université. « Ce changement majeur a été opéré par circulaire, sans dialogue entre le ministère et les organisations représentatives étudiantes », s'insurge l'ANEMF. Les doyens expriment également leur colère. « Le tirage au sort est à l'évidence le moyen le plus absurde de sélectionner les futurs professionnels de santé », fulminent-ils. Les directeurs d'UFR craignent que les étudiants contournent le numerus clausus et se forment à l'étranger. La CSMF regrette une mesure « totalement inégalitaire qui tourne le dos à l'ascenseur social ». Le ministère de l'Éducation a assuré qu'il n'y aurait pas de tirage au sort cette année pour accéder à la PACES... Sans s'engager sur ce qu'il adviendra ensuite.

Sophie Martos

Source : Le Quotidien du médecin: 9579