Étudiants et internes lancent une enquête nationale sur la santé mentale des jeunes médecins

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Publié le 01/02/2017
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Crédit photo : DR

Les structures nationales d'étudiants (ANEMF) et d'internes en médecine (ISNI et ISNAR-IMG) et des chefs de clinique (ISNCCA) ont annoncé mardi 31 janvier le lancement d'une grande enquête nationale sur la santé mentale des jeunes en médecine.

Le sujet, considéré pendant longtemps comme tabou, est aujourd'hui au cœur des préoccupations. Ainsi, l'Ordre avait soulevé en mai 2016 le malaise des jeunes après la publication des résultats d'une consultation effectuée chez 8 000 carabins et internes. Ils indiquaient que 14 % des sondés (1 079 personnes) avaient déjà pensé à mettre fin à leurs jours. L'ANEMF, de son côté, avait aussi pointé du doigt le mal-être d'étudiants dans une enquête réalisée en 2013 auprès de 7 200 jeunes. Les résultats révélaient alors que « 47,02 % des étudiants ressentent le besoin d’être aidé psychologiquement. Les DCEM 3 et DCEM4 sont plus nombreux à ressentir ce besoin d’aide que les étudiants en début de cursus », notait-elle.

Cette grande enquête nationale sur la santé mentale, coorganisée par les structures jeunes est une première. « Il est nécessaire d'évaluer l'importance du problème et d'identifier les facteurs de risques », souligne Leslie Grichy, vice-présidente de l'ISNI en charge des questions sociales et co-organisatrice de ce travail.

L'enquête à destination des externes, internes, chefs de clinique assistants, assistants hospitalo-universitaires et assistants spécialistes portera sur les épisodes dépressifs, les troubles anxieux, l'addiction et l'état de stress post-traumatique. Une étude internationale publiée fin 2016 dans le « JAMA » avait estimé à 11,1 % le risque suicidaire chez les étudiants en médecine et 27,2 % la dépression.

Un plan de prévention à la clé

Les structures recueilleront les données pendant deux mois à partir du 31 janvier, la publication des résultats est attendue fin avril. « Cette enquête permettra de mieux comprendre les mécanismes déterminants de la souffrance psychique des jeunes », commentent les syndicats. Ils feront l'objet d'un travail approfondi « afin de mettre en place un ambitieux plan de prévention et de prise en charge des risques psychosociaux. »

En février 2015, le Syndicat des internes des hôpitaux de Paris (SIHP) avait instauré une cellule d'écoute « SOS SIHP »* pour les internes en souffrance. « La cellule reçoit 4 à 8 appels par mois », précise Leslie Grichy, cofondatrice. En 2016 quatre villes – Marseille, Montpellier, Rouen, Besançon – leur ont emboîté le pas et mis en place un dispositif.

*sos.sihp@gmail.com


Source : lequotidiendumedecin.fr