Fin du numerus clausus et de la PACES: lancement du groupe de travail, des propositions attendues en novembre

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Publié le 12/10/2018
NUMERUS CLAUSUS

NUMERUS CLAUSUS
Crédit photo : S. Toubon

Agnès Buzyn, ministre de la Santé et Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, ont lancé ce vendredi le groupe de travail pour rénover la première année aux études de santé (PACES) et ériger un nouveau modèle d'entrée dans le premier cycle. 

Cette phase de concertation s'ouvre trois semaines après l'annonce par le président de la République, Emmanuel Macron, de la suppression du numerus clausus et de la PACES, lors de la présentation du plan santé. Chaque année, environ 60 000 étudiants se retrouvent sur la ligne de départ pour 13 500 places dans les filières contingentées (médecine, pharmacie, maïeutique, odontologie). 

Le groupe de concertation composé des étudiants, doyens et tutelles s'attellera à construire le nouveau visage du premier cycle des études de santé. Objectif : rapprocher les cursus des différentes formations les uns des autres, améliorer les conditions d’accès à ces formations en supprimant les limitations brutales et en prenant plus en compte la diversité des profils des étudiants. Pour ce qui est du contenu, la feuille de route a déjà été fixée par le chef de l'État. Il souhaite favoriser les enseignements communs, les passerelles entre métiers, les activités de recherche, mais aussi valoriser la dimension relationnelle quand le système actuel mise tout sur le bachotage, la capacité de mémoire, les maths et les QCM…

Les ministres ont chargé le groupe de travail de leur proposer un scénario opérationnel d'ici la fin du mois de novembre. Une nouvelle réunion se tiendra dans deux semaines puis courant novembre. Ce calendrier serré n'est pas hasardeux, le projet de loi relatif aux études de santé étant attendu à la fin de janvier 2019. 

Licence majeur santé ou mineur santé

Lors de cette première réunion, le ministère a rappelé les deux engagements nécessaires à l'ouverture de ce chantier : « La mise en place d’un cadre national garantissant l’équité de traitement de tous sur le territoire ; la garantie d’une place importante donnée à l’autonomie de chaque établissement pour qu’il inclue l’admission dans les études de santé dans le cadre général de son offre de formation, y compris pour les établissements qui ne proposent pas en leur sein de formation en santé. »

Un modèle prévisionnel basé sur deux types de cursus a été proposé aux représentants des étudiants santé par les tutelles. Les facultés choisiraient de proposer une licence avec une majorité d'unités d'enseignements axés sur la santé qui s'accompagnera d'unités d'enseignements dits « mineurs » tels que l'économie, le droit ou le management, etc. Les étudiants candidateraient à la fin de la première année de licence ou de la deuxième ou de la troisième en médecine, pharmacie, odontologie, maïeutique et kiné. « La sélection se ferait par les facultés, mais le modèle n'est pas arrêté », commente Clara Bonnavion, présidente de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), présente à la réunion. 

Une autre voie mènera également aux études de santé. Après avoir obtenu son bac, l'étudiant qui entrera dans une licence de droit, d'économie, etc. pourra opter pour un parcours présentant des unités d'enseignements dits mineurs en santé. Ces étudiants auront la possibilité de candidater aussi à la fin de leurs L1, L2 et L3 aux filières santé. 

« L'objectif n'est pas d'avoir 80 % des étudiants de la licence santé acceptés dans les filières santé. Il ne doit pas y avoir de voie royale, prévient Clara Bonnavion. Il faudra un équilibre entre les deux voies d'entrée. Elles doivent favoriser la diversification des profils », précise-t-elle. 

Pour les candidats refusés à l'issue de la troisième année de licence, des voies de master devront leur être proposées « comme la bio-ingénierie », cite pour exemple l'ANEMF. L'association entamera un tour de France ces trois prochaines semaines pour soumettre ce modèle aux carabins et l'améliorer.


Source : lequotidiendumedecin.fr