« Les agresseurs ne doivent pas devenir docteurs ! ». Dans un communiqué publié lundi 13 mai, plusieurs associations étudiantes et féministes lancent un appel à mobilisation pour protester contre la poursuite d’études d’un externe de la faculté de médecine de Limoges reconnu coupable d’agressions sexuelles.
Le 19 mars, cet étudiant, âgé de 26 ans, avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement – avec un sursis probatoire de trois ans – pour des faits d’agressions sexuelles commis entre 2017 et 2020, sur trois camarades alors qu’il étudiait à la faculté de médecine de Tours.
Silence de l’Ordre et du ministère
L’étudiant, actuellement en sixième année, n’a fait l’objet d’aucune mesure disciplinaire et a pu poursuivre son cursus au sein de la faculté de médecine de Limoges après avoir été « exfiltré ».
En tout état de cause et sous réserve de sa réussite aux épreuves d’accès au troisième cycle des études de médecine, « il prendra ses fonctions d’interne à la rentrée 2024 », s’indignent les associations signataires, dont l’Union nationale des étudiants de France (Unef) et le collectif féministe NousToutes. « Il aura alors le statut de médecin et pourra, sous la responsabilité d’un sénior à l’hôpital, recevoir seul des patient.e.s en consultation », s’inquiètent-elles.
Interpellé sur cette affaire, « l’Ordre des médecins ne s’est pas prononcé clairement sur ce cas », s’impatiente le collectif. Une lettre ouverte adressée aux ministres, parlementaires, préfet, directeurs de CHU et ARS est aussi restée sans réponse.
Appel à la mobilisation
Dans ce contexte, pour que « le silence ne profite pas aux agresseurs », les associations et syndicats à l’origine de cette prise de parole organisent une manifestation devant la faculté de Limoges le 16 mai et une à Tours le 23 mai. Une mobilisation à Paris devant le ministère de la Santé est également prévue le 29 mai.
Et pour marquer davantage le coup, un appel à la grève nationale des personnels hospitalo-universitaires (HU) a été lancé à partir du lundi 27 mai 2024, veille des examens cliniques objectifs et structurés (Ecos nationaux, qui comptent pour le classement à l’internat). L’objectif est clair : manifester contre la participation de l’étudiant à ces épreuves alors qu’elles « représentent le dernier verrou entre l’agresseur et l’internat de médecine ».
À travers ces diverses mobilisations, le collectif souhaite « dénoncer plus largement les violences sexuelles et sexistes, la culture du viol et l’impunité dans les études de santé et au sein du milieu médical ». Une « intervention gouvernementale » est attendue au plus vite.
À ce jour, la pétition intitulée « Les prédateurs sexuels ne doivent pas devenir médecins », qui réclame l’exclusion de l’étudiant mis en cause, a recueilli plus de 29 000 signatures.
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