AVEC une densité de 73 généralistes pour 100 000 habitants (92 en comptant les remplaçants), la région Centre fait partie des régions les moins bien dotées médicalement, à peu près à égalité avec la Picardie. Cette situation devrait s’aggraver fortement dans les prochaines années ; selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), la région pourrait perdre jusqu’à 19 % de ses médecins à l’horizon 2030. D’ores et déjà, en 2010, plus de 75 % de ce territoire régional et 56 % de sa population connaissent de sérieuses difficultés d’accès aux soins, précise le conseil régional. Et 45 % des généralistes du Centre ont aujourd’hui plus de 55 ans… Jusqu’en 2020, il y aura davantage de départs à la retraite que de nouveaux médecins diplômés dans cette région.
Un médecin à moins de minutes ?
Cette perspective préoccupe le président socialiste de la région, François Bonneau. La collectivité territoriale vient d’arrêter un plan de riposte face à la désertification qui gagne du terrain. Objectif affiché : « disposer partout d’un médecin pour 1 000 habitants à l’horizon 2020, et proposer à chaque habitant de la région un médecin à moins de 20 minutes de son domicile », annonce le président de région.
Pour y parvenir, la région soutient activement la construction de maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) : 25 projets régionaux ont déjà été financés, 50 le seront à l’horizon 2013, et 100 devraient l’être (au total) d’ici à 2020. Ces projets prennent la forme de partenariats entre l’ARS, la région et les autres collectivités territoriales. « À l’exercice solitaire, les jeunes médecins préfèrent de plus en plus un exercice collectif et pluriel, associant les personnels soignants », résume François Bonneau.
La région a également mis en place un système de bourses, tant pour les étudiants en médecine que pour les autres professionnels de santé, afin de favoriser la poursuite de leurs études et leur installation sur place. La région Centre s’est aussi engagée à hauteur de 11 millions d’euros dans la construction d’une extension de la faculté de médecine de Tours. Et elle participe au financement d’une résidence pour les internes du Centre hospitalier régional d’Orléans. Tout récemment enfin, une délégation du Conseil régional a été reçue au ministère de l’Éducation nationale et au ministère de la Santé pour examiner les actions possibles à court et moyen terme. Le patron de la région Centre ne mâche pas ses mots. Pour lui, ce sont « les modalités de mise en œuvre du numerus clausus et le principe de la totale liberté dans l’installation qui ont conduit à cette situation inacceptable ».
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