Premier amphi de garnison virtuel

Les étudiants choisissent lentement mais sûrement leur spécialité

Publié le 15/09/2011
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Crédit photo : S TOUBON

POUR LA PREMIÈRE FOIS, les candidats des épreuves classantes nationales (ECN) ne choisissent pas leur poste d’internat dans le complexe de Lognes (Seine-et-Marne). Par souci d’économies, le ministère de la Santé a informatisé la procédure. Les étudiants sont donc appelés à se connecter sur le site Internet du Centre national de gestion (CNG) afin d’opter pour leur spécialité d’internat et leur ville d’affectation.

Las, les débuts de ce premier « amphithéâtre de garnison virtuel » ne se sont pas déroulés tout à fait comme prévu. Au terme de la première journée, seulement 500 étudiants sur les 1 200 initialement convoqués ont pu choisir un poste. Le rythme a été ralenti à cause du très grand nombre de consultations sur le site du CNG. « Nous avons enregistré 1,3 million de connexions tout au long de la première journée, explique Danielle Toupillier, directrice générale du CNG. Nous attendions 60 000 connexions par heure, nous en avons eu le double ! ». Alors que les premiers étudiants exprimaient leur choix, leurs camarades se connectaient au site pour consulter les tableaux de simulation et voir si ces affectations avaient une incidence sur les postes restant disponibles. Pour diminuer le temps d’accès à son site, le CNG a procédé à quelques ajustements. Le listing actualisé des postes a ainsi été délocalisé...sur un site de délestage. « Depuis cette opération, la situation s’est nettement améliorée, confie Danielle Toupillier, les connexions sont plus rapides. Nous sommes confiants pour la suite du choix ».

Les facs mises à contribution.

Le Centre national de gestion a dû revoir son calendrier. Initialement programmée jusqu’au 20 septembre, la procédure informatisée a été prolongée jusqu’au 23 septembre. Les horaires ont été étendus de 8 h 30 à 20 h 00. Les candidats ont été prévenus. Les facultés ont également été informées pour assurer aux étudiants qui le souhaitent un accès à une salle informatique.

Le « Quotidien » s’est rendu à la faculté de médecine de Paris V, mardi matin. Un amphithéâtre a été réservé pour la procédure de choix. Les étudiants disposent de deux ordinateurs, d’un rétroprojecteur et d’une imprimante. Un téléphone est également disponible pour joindre la "hotline" du CNG en cas de problème de connexion. Au clavier, Agathe, 23 ans, est tendue. Classée 561e, l’étudiante attend son tour. « Ca plante régulièrement », explique-t-elle, en tapant une nouvelle fois son identifiant et son mot de passe pour se reconnecter au site du CNG. Au bout de quelques minutes, son nom apparaît en haut de l’écran. C’est son tour. Son premier vœu, pédiatrie à Paris, est disponible. En quelques clics, elle le confirme et reçoit instantanément une attestation par mail. « Ca y est, je suis pédiatre », s’exclame-t-elle. Ses camarades l’applaudissent. Classé après la 1 700e place, Raphaël est venu en repérage. Il devrait logiquement exprimer son choix dans quelques jours mais il ne veut plus attendre. Il contacte le CNG, donne son mot de passe et confirme son vœu "Psychiatrie à Paris". Le voilà libéré d’un poids. Son affectation sera automatiquement enregistrée lorsque viendra son tour.

Les débuts chaotiques de l’amphithéâtre de garnison virtuel ont inquiété l’association nationale des étudiants en médecine (ANEMF) et le syndicat national des jeunes médecins généralistes (SNJMG). La procédure informatisée semble toutefois se dérouler dans de relatives bonnes conditions et devrait pouvoir aller à son terme. Déjà marqués par l’annulation à deux reprises de la lecture critique d’article (LCA) en juin, les futurs internes se souviendront longtemps des ECN et de leur choix de poste.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 9004