Les ophtalmos veulent former au moins 200 internes par an pour réduire les délais de rendez-vous

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Publié le 23/06/2017
ophtalmologistes

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Crédit photo : PHANIE

Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (SNOF) a annoncé ce vendredi vouloir poursuivre le travail engagé pour réduire les délais d'attente lors d'un rendez-vous chez l'ophtalmologiste.

Tout d'abord, la campagne nationale « Zéro délai d'attente en 2022 », lancée à la fin du mois de janvier, accompagnée d'un sondage et d'une pétition, a recueilli plus de 50 000 signatures auprès des patients, affirme le syndicat.

Deuxième enjeu : pour faire baisser les délais, le SNOF propose de compenser le nombre de départs à la retraite en augmentant le nombre d'internes formés dans la spécialité. Fixé à 152 en décembre dernier en projection de la prochaine année universitaire, le SNOF demande un minimum de 200 postes ouverts, alors que le décret définitif d'attribution des postes pour la rentrée devrait être publié mi-juillet. « Cette augmentation est cruciale car, actuellement, il y a 250 départs à la retraite par an, et sur les 5 091 ophtalmos en activité, 728 ophtalmologistes ont plus de 65 ans, ce chiffre ne cesse d'augmenter depuis dix ans », précise le Dr Thierry Bour, président du syndicat.

Objectif : 80 % de travail aidé en 2025

Enfin, l'un des dossiers phares du syndicat depuis janvier concerne les contrats types pour la filière visuelle, qui ont été publiés par décret le mois dernier au « Journal officiel ». Ces contrats, dits de coopération pour les soins visuels, concernent la formation et l'embauche d'orthoptistes par des médecins ophtalmologistes de secteur I ou ayant souscrit à l'OPTAM, comme l'explique le SNOF dans une vidéo. Le médecin qui répond à ces conditions recevra une aide financière de 30 000 euros sur trois ans pour une embauche, et de 1 800 euros pour la formation d'un orthoptiste pendant douze semaines. 

« Après le décret de décembre 2016, qui introduit les protocoles organisationnels et étend les compétences des orthoptistes, ces contrats sont une avancée significative, rappelle le Dr Bour. Jusqu'à présent, seuls les médecins de secteur II adoptaient le travail aidé, car l'embauche d'un orthoptiste représente une hausse de charge d'environ 20 %, difficilement supportable en tarifs opposables. »

En effet, selon un sondage réalisé sur deux années auprès de 2 500 adhérents du syndicat, 23 % d'ophtalmos en secteur II recourent au travail aidé avec un orthoptiste salarié, alors qu'ils ne sont que 11 % en secteur I. En tout, en 2017, 45 % des adhérents du syndicat indiquent avoir adopté pour ce dispositif. « Nous espérons atteindre les 80 % de travail aidé dans les cabinets d'ophtalmologie en 2025, essentiellement avec les orthoptistes, conclut le Dr Bour. On voit que c'est un modèle qui a fait ses preuves dans d'autres pays comme en Italie, ou au Japon. »


Source : lequotidiendumedecin.fr