Le chantier visant à remplacer la première année commune aux études de santé (PACES) et le numerus clausus avance à grands pas.
Annoncée par Emmanuel Macron en 2018, la réforme a été actée dans la loi de santé promulguée en juillet 2019. Les textes réglementaires ont été publiés en novembre et les universités sont priées de se mettre en ordre de bataille pour préparer l'accueil des futurs étudiants. Objectif : diversifier les profils, décloisonner les cursus et améliorer l'orientation des jeunes.
Dès septembre 2020, les néobacheliers qui rejoindront les études de santé (médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie – ou filière MMOP) auront schématiquement deux options : soit un parcours spécifique accès santé (PASS, proposé par les universités ayant une faculté de médecine) avec une option d'une autre discipline (droit, éco, philo, etc.) ; soit une licence classique (maths, droit, philo, gestion, etc.) avec une option dite accès santé (L.AS).
Pour être candidats aux filières de santé sélectives, les étudiants devront avoir validé leur première année de PASS ou leur première, seconde ou troisième année de licence classique avec option santé. Les meilleurs d'entre eux entreront directement sur dossier. Les autres seront départagés par des oraux et/ou des épreuves complémentaires rédactionnelles. En cas d'échec, les étudiants pourront poursuivre leur cursus en licence et retenter leur chance une seconde fois, s'ils le souhaitent.
Exit aussi le numerus clausus : les universités détermineront avec les agences régionales de santé (ARS) le nombre d'étudiants autorisé à poursuivre leur cursus en seconde année dans chaque filière de santé. Les besoins des territoires, les capacités d'accueil à la faculté et en stage (hospitalier et ambulatoire) seront pris en compte. Les étudiants actuellement en PACES (2019-2020) bénéficient de mesures transitoires.
Tic-tac
Mais sur le terrain, on s'inquiète depuis des mois de la mise en musique d'une réforme aussi lourde. Le calendrier est serré. Les UFR santé devront gérer le nouveau flux d'étudiants issus des licences classiques, tout en introduisant de nouvelles disciplines dans le cursus santé (PASS) et en préparant les nouvelles épreuves de sélection.
Les doyens déplorent le manque d'accompagnement tandis que les carabins (ANEMF) redoutent que les universités reproduisent le schéma de l'ex-PACES... Des mesures dérogatoires accorderont aux facultés – sous conditions – deux ou trois ans de plus pour appliquer la réforme. Une porte de sortie ?
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